Encore une fois, c’est Taïeb Fassi Fihri, le conseiller du roi, qui est chargé de transmettre un message de Mohammed VI au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sur la question du Sahara. Et de nouveau, Saâdeddine El Otmani, pourtant ministre des Affaires étrangères, est relégué au second plan sur un sujet qu’il présentait «comme la priorité des priorités» pour lui en tant que chef de la diplomatie. Cette mise à l’écart n’est guère le fait du hasard, mais elle s’inscrit dans une ligne de conduite amorcée il y a quelques mois.
Les hommes du Palais tiennent les premiers rôles
Alors que les Etats-Unis soumettaient, mi-avril, son projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, El Otmani a vu l’arrivée de Fassi Fihri et Yassine Mansouri, le patron de la DGED, qui l’ont accompagné dans deux déplacements en Grande-Bretagne et en Russie. Depuis, il est rentré au bercail pour laisser aux hommes du roi le soin de mener les négociations avec Washington. Les mauvaises langues prétendent qu'il aurait commis une erreur de bleu à Moscou.
Pire encore, c'est son second, Youssef Amrani, qui les a rejoints dans la capitale américaine. L’offensive de la délégation marocaine était concluante, outre le retrait de la la proposition américaine, la délégation a pu se réunir successivement avec l’ancien patron du Conseil national de sécurité, Tom Donilon, remplacé depuis par Susan Rice, et John Kerry. Ce dernier avait refusé de rencontrer El Otmani, quelques jours auparavant.
Petite consolation pour le PJDiste
Le même jour où Taïeb Fassi Fihri discutait avec Ban Ki-moon sur l’avenir du Sahara occidental, Saâdeddine El Otmani donnait une conférence, à Rabat, sur l’histoire des relations entre le Maroc et les Etats-Unis. Une petite consolation pour lui.
Ces mises à l’écart d'El Otmani sont fréquentes, notamment sur le dossier des relations avec le pays de l’Oncle Sam. Lors de son dernier déplacement au Maroc, Hilary Clinton a été accueillie, en premier, par le conseiller royal, Fassi Fihri, avant de s’entretenir avec El Otmani. En Mars de cette année, c’est l’ancien ministre des Affaires étrangères qui a été choisi pour porter un message du roi Mohammed VI au président tunisien, Moncef Marzouki. Même le Maghreb commence à échapper au contrôle du PJDiste.