A défaut d’un rôle dans l’élaboration et la planification de la politique au Maroc, le prince Moulay Hicham a, désormais, les coudées franches de contrôler et de très près, la situation des droits de l’Homme. L’organisation américaine Human Rights Watch vient de nommer le cousin du roi Mohammed VI, comme conseiller dans la région MENA. La nouvelle a été annoncée, jeudi à Rabat par le directeur exécutif de HRW, Eric Goldstein, en présence du prince, lors de la présentation d’un rapport accablant, encore un, pour les autorités marocaines sur les aveux de détenus extorqués par la force.
HRW est proche du Polisario
Ce raliement du prince à cette ONG complète le travail de la «Fondation Moulay Hicham pour la recherche en science sociale en Afrique du Nord et au Moyen Orient». Mais il risquerait de lui attirer davantage de critiques. Les prochains jours pourraient apporter des réponses plus claires à cette supposition. Le cas de son article annonçant «la révolution du cumin en 2018» au Maroc est à ce titre très éloquent. Au Maroc, HRW est réputée pour être très proche du Polisario et nullement en de bons termes avec les officiels marocains.
L'organisation Human Rights Watch est une fervente partisane de l’élargissement aux droits de l'homme le mandat de la Minurso au Sahara occidental. Elle l'affirme, d’ailleurs, chaque année, à l’occasion de discussions sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, par l’envoi de messages au secrétaire général de l'ONU. Dans ce cas que fera le prince ?
C’est la première fois qu’une organisation internationale attribue au prince une mission au Maroc, et qui plus est sur un sujet hautement sensible pour la monarchie. Pour mémoire Moulay Hicham avait occupé, en 2000, le poste de principal conseiller pour les affaires communautaires de la mission des Nations-Unies au Kosovo. A l’époque son supérieur hiérarchique était Bernad Kouchner, l’ancien ministre français des Affaires étrangères sous le gouvernement Fillon I (18 mai 2007 au 13 novembre 2010).