Pédophilie au Maroc : Le Britannique arrêté à Tétouan est un récidiviste recherché

Un ressortissant britannique, âgé de 59 ans, a été arrêté, mardi, à Tétouan, dans le nord du Maroc. Soupçonné de pédophilie, l’homme a été interpellé, dans une station-essence, alors qu’il était sur le point de kidnapper une petite fille de 6 ans. Des passants, alertés par les cris de l’enfant en provenance de son véhicule, l’ont encerclé avant de prévenir la police, a indiqué une source proche du dossier, contactée par l’AFP. Il serait également responsable de deux autres viols sur mineures, l’un à Tétouan et l’autre à Chefchaouen.

L’ambassade britannique à Rabat a, de son côté, confirmé l’arrestation, sans fournir plus de précisions sur l’identité de son ressortissant. C’est du côté de la presse britannique qu’on apprendra plus sur ce dernier. Selon le Daily Mail, l’homme s’appelle Robert Bill et ce n’est pas un inconnu pour la justice de son pays. Il y a à peine à un an, il était encore derrière les barreaux.

Il a déjà fait 2 ans de prison

Originaire de Saint-Asaph, ville située dans le nord du Pays de Galle, Robert Bill a, en effet, quitté la prison en août 2012, après y avoir passé deux ans pour des crimes sexuels dont tentative d’enlèvement et attentat à la pudeur, révèle le quotidien britannique. Une fois remis en liberté, l’homme annonce aux autorités de son pays son intention d’émigrer en Espagne, mais n’a plus donné de ses nouvelles une fois sur place. Malgré un fichage comme «délinquant à haut risque», Robert Bill a choisi l’Espagne pour y exploiter «une faille dans le registre des délinquants sexuels», souligne-t-on. Il n’a, cependant, pas attendu longtemps pour faire reparler de lui.

En novembre 2012, la police espagnole émet un mandat d’arrêt international pour le retrouver, après qu’il a tenté d’enlever une petite fille roumaine de 12 ans, à Malaga, dans le sud de la péninsule ibérique. Selon le quotidien marocain Al Massae, l’homme résidait à Sebta avant de se faire arrêter à Tétouan.  

Le gouvernement doit «bouger»

«Comment se fait-il qu’un étranger se permette de venir au Maroc (ndlr : pour assouvir ses désirs de pédophilie). Ça veut dire qu’il a estimé que c’était permis», s’insurge Najat Anwar, présidente de l’association Touche pas à mon enfant, contactée ce matin par Yabiladi. Pour la responsable associative, qui «suit l’affaire de très près», il faut «tirer la sonnette d’alarme pour que le gouvernement Benkirane bouge sérieusement pour la lutte» contre la pédophile au Maroc. Celle-ci doit être «une priorité dans le programme du gouvernement», a-t-elle estimé.

Contactée par nos soins également, l’avocate de l’association chargée de suivre l’affaire à Tétouan nous a indiqué que Robert Bill allait être déféré, lundi prochain, devant la justice. En attendant son jugement, «Touche pas à mon enfant» vient de lancer une nouvelle campagne au Maroc cette semaine avec l’objectif de «sensibiliser qui doit l'être, sur l'urgence à renforcer les balises de protection autour de nos enfants». Selon les chiffres de l’association, il y aurait 26 000 cas de viol sur enfant par an au Maroc.