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Grand Angle

Fin du cauchemar pour un footballeur marocain aux Emirats arabes unis

Parti aux Emirats arabes unis en 2006 avec le rêve de devenir footballeur professionnel, un jeune marocain s’est retrouvé en prison pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Son cauchemar a pris fin hier, après avoir été innocenté par la justice émiratie. Retour sur une affaire des plus intrigantes. 

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C’est un véritable cauchemar que vivait Fouad Al Mkaissi, un jeune marocain, aux Emirats arabes unis. Arrivé il y a 7 ans dans le pays avec l’objectif clair, celui de se construire une carrière professionnelle dans le football, le jeune homme s’est retrouvé derrière les barreaux pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Après plusieurs années passées en prison, il a été finalement acquitté hier, lundi 17 juin par la Cour suprême fédérale des Emirats, indique aujourd’hui le site d’actualité local Thenational.ae.

Tout a commencé en 2006. Fouad Al Mkaissi, âgé alors de 25 ans, atterrit aux Emirats arabes unis dans l’espoir d’y être repéré par un grand club de football. Au lieu de ça, il fait la rencontre d’un escroc professionnel du nom de Mattar Masoud. Ce dernier n’a pas eu beaucoup de mal à lui faire croire qu’il lui avait dégoté un travail pour lui et 20 de ses amis, dans une ferme appartenant à un membre de la famille princière.

Il lui soutire 135 000 dirhams

En contrepartie, l’escroc  lui réclame 3000 dirhams locaux, soit près de 6800 dirhams marocains pour chacun de ses amis, soit un total de près de 135 000 dirhams. Pour Fouad Al Mkaissi, c’était «une sorte de garantie que tout employeur pouvait demander». Fouad Al Mkaissi, alors «jeune et vulnérable» accepte sans hésitation l’offre de Masoud. Pour lui payer la somme demandée, il était obligé de puiser dans ses économies ainsi que celles de sa mère. Celle-ci a même été obligée de vendre pratiquement tout ce qu’elle possédait pour aider son fils, relate la même source. Mais une fois au Maroc pour retrouver ses amis pour qui il avait payé, Fouad Al Mkaissi perd tout contact avec Masoud.

Ce n’est qu’une année après, que le jeune marocain arrive à avoir de nouveau un visa pour revenir aux Emirats arabes unis réclamer son argent. «Je savais où se trouvait sa maison, alors je suis allé le voir», explique-t-il. «Il a prétendu qu’il était malade et m’a demandé d’attendre quelques jours» pour pouvoir le rencontrer, affirme-t-il. Un jour, Mattar Masoud passe le récupérer en voiture et le conduit  jusqu’à la frontière avec Oman. Sur place, l’escroc rencontre un Syrien dénommé Tony Jabbour, ajoute The National, à qui il devait quelques 600 000 dirhams émiratis.

Brûlé vif

«J’ai entendu le Syrien lui demander s’il avait l’argent en question. Il (Ndlr : Masoud) lui répondit que oui», raconte le Marocain. Tony Jabbour montait alors dans la voiture de l’escroc en direction du désert. «Il n’arrêtait pas de lui demander où nous allions et pourquoi nous étions dans le désert. Masoud lui répondait que c’était ce que les cheikhs voulaient». Après avoir parcouru quelques kilomètres, Masoud arrête sa voiture, descend avec le Syrien et demande au Marocain de rester dans le véhicule.

«J’ai attendu 20 minutes dans le véhicule avant de regarder dans leur direction. J’ai vu alors qu’il y avait une bagarre. Alerté par les faits, Fouad s'approche des deux hommes pour tenter de les séparer. «Le Syrien était toutefois déjà maitrisé et entièrement aspergé d’essence». Masoud commet alors l’irréparable. «J’ai enlevé ma chemise pour essayer d’éteindre le feu», assure le Marocain, en vain. L’homme est mort et Fouad Al Mkaissi se retrouve accusé de son meurtre.

Innocenté par la justice émiratie après avoir passé près de 4 ans en prison, Fouad Al Mkaissi espère au plus vite effacer ce cauchemar. Masoud, lui, a été condamné à mort. 

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