Le PJD veut plafonner les indemnités, salaires et primes, dans la fonction publique à 1,2 million par an. A cet effet, son groupe parlementaire à la Chambre des représentants vient de soumettre, le 7 juin, une proposition de loi qui fera l’objet, dans les prochains jours, d’une première lecture à la Commission des Finances et de Développement économique. Une instance présidée par le député PJdiste, Said Khairoun.
Par cette initiative, les islamistes modérés entendent mettre un terme aux nombreuses zones d’ombres qui entourent les rémunérations des hauts cadres dans le public, notamment au ministère des Finances. Un moyen légal afin d'éviter un possible remake de l’affaire des primes qu'auraient échangé entre l’ancien argentier du royaume, Salaheddine Mezouar, et le trésorier général, Bensouda. Un dossier qui avait alimenté, l’an dernier, la polémique d’une part entre le PJD et le RNI, présidé par le même Mezouar, et d’autre part avec le ministère de l’Intérieur.
Objectif: Réduire la masse salariale
La proposition de loi des députés de la Lampe vise essentiellement à réduire le coût de la masse salariale de plus en plus élevé. La note de de présentation de la loi de finances 2013 a prévu, d’ailleurs, une hausse de la MS de 4,8%, soit 98 milliards de dh contre 93,5 MM dh une année auparavant. Sur la période 2003-2012, la masse salariale de la fonction publique représente en moyenne 35,6% du budget général de l'Etat, passant, ainsi, de 50,83 MMDH en 2003 à 93,5 MMDH en 2012, soit une progression annuelle moyenne de 7,01% sur les dix dernières années, un rythme supérieur à celui de la moyenne de la croissance économique du pays (4,7%) durant la même période.
Cette proposition de loi du PJD a encore du chemin devant elle. Elle ne sera effective qu’après un va et vient entre la première et la deuxième Chambre.