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Grand Angle

Maroc : 2000 ouvriers meurent chaque année sur les chantiers

C’est l’équivalent de la moitié des décès enregistrés dans les accidents de la route. Près de 2000 ouvriers meurent chaque année sur les chantiers marocains. Un constat alarmant expliqué en partie par l’absence d’une réglementation claire sur la sécurité au travail. Explications.   

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Au Maroc, les chantiers de construction font de plus en plus de victimes ces derniers jours. Pas plus tard que mercredi, quatre ouvriers marocains ont perdu la vie sur le chantier d’un hôtel en construction à Fès, pendant qu’ils déposaient des canalisations. Ils ont été ensevelis sous les gravats et n’ont pas survécu, faisaient alors savoir les autorités locales. Le drame est loin d’être un cas isolé. Au royaume, ils seraient près de 2000 ouvriers à perdre la vie chaque année sur les chantiers BTP. Une estimation avancée par le quotidien l’Economiste dans son édition de ce lundi. En l’absence de statistiques officiels, le chiffre reste plus ou moins crédible.

Des accidents qui se suivent

Quelques jours seulement avant l’incident de Fès, deux autres ouvriers avaient, en effet, connu le même sort, cette fois sur un chantier de Casablanca, plus précisément à douar Drabna, relevant de l’arrondissement d’Aïn Chock. Les deux hommes sont morts, le 24 mai, en chutant dans un trou de 6 mètres de profondeur. La veille, deux autres travailleurs du BTP étaient également déclarés morts après l’effondrement d’une grue sur un chantier situé sur le boulevard Moulay Rachid, à Casablanca. Des accidents qui se suivent et se ressemblent, ouvrant la voie à une série d’interrogations sur les circonstances de travail des ouvriers BTP au Maroc.  

«Le BTP représente au niveau mondial 25 à 30% des accidents du travail. La principale cause de ces accidents est liée au travail en hauteur, l’utilisation d’engins et la manutention», explique Omar Benaicha, directeur général du bureau d’expertise Veritas Maroc, cité par le quotidien. Selon lui, l’absence de normes de sécurité bien claires dans le secteur explique notamment ces incidents. «L’instauration d’une réglementation en matière de travail est récente au Maroc», déplore-t-il

70% n’ont pas d’assurance

Selon l’Economiste, seules 13 000 sur 50 000 unités de BTP au Maroc sont, à l’heure actuelle, déclarées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et «parfois dans des conditions opaques». Au total, le secteur emploie près d’1 million de personnes. 70% d’entre elles ne bénéficient pas d’une assurance. Pour remédier à cette situation, le gouvernement est en train de finaliser un projet de loi-cadre sur la santé et la sécurité au travail, souligne-t-on.

«Le projet de loi a pour vocation de préciser dans le détail les différents aspects de la sécurité au travail, les obligations des employeurs, les équipements de protection, les dispositions à prendre en cas d’exposition à des substances dangereuses, les conditions dans lesquelles un employé peut refuser une tâche dangereuse…», explique Omar Benaicha. On devrait en savoir plus dans les prochains jours.

Accidents du travail
Auteur : BELKACEM6894
Date : le 11 juin 2013 à 11h48
La principale cause des accidents du travail est l'absence des inspecteurs du travail sur les lieux de travail, particulièrement sur les chantiers des BTP. Cette absence est due à l'impréparation et à l'incompétence de ces agents, à l'absence de politique en matière de prévention des risques professionnels du ministère du travail et de l'emploi et à la corruption. En réalité, les lois en la matière ont toujours existé mais elles sont ignorées, non appliquées ou esquivées. Il y a remède à ce fléau, mais aucune volonté politique depuis belle lurette.
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