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Grand Angle

La performance financière du Maroc, dans le collimateur des évaluateurs internationaux

Liquidité insuffisante, transactions boursières en chute libre, ... La performance financière du Maroc est actuellement dans le collimateur des évaluateurs internationaux qui menacent de dégrader le royaume de l'indice des marché émergents à celui des marchés de frontière. Une décision qui ferait fuir de nombreux investisseurs, mais les autorités chérifiennes relativisent. 

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Temps de lecture: 3'

Le fournisseur leader d'outils de soutien aux décisions d'investissement aux organismes de placement dans le monde, MSCI Inc., envisage de dégrader l’indice MSCI du Maroc en juin prochain, rapporte Reuters. Cet indice mesure en effet la performance du marché financiers des économies développées et émergentes. Le royaume passerait ainsi du statut de marché émergent à celui de marché de frontière (Frontier Market).

«L’économie marocaine souffre beaucoup»

MSCI Inc., rendra sa décision le 11 juin prochain. Mais la chose est déjà mal pressentie dans le milieu financier international. Selon Sébastien Henin, gérant de portefeuille chez la banque d'affaires The National Investor à Dubai, «l'économie marocaine souffre beaucoup en raison de ses liens de proximité avec l'Europe (qui connait la crise)». «Si le pays sort de l’indice des marchés émergents, attendez-vous à ce que les investisseurs intéressés par cet indice s’en aillent. Dans un marché en manque de liquidité comme le Maroc, il pourrait y avoir des ventes massives», affirme-t-il.

Même son cloche du côté des analystes marocains. «Théoriquement, s’il y a déclassement, les fonds d’investissement qui benchmarkaient sur l'indice MSCI et qui sont sur la place de Casablanca vont commencer à vendre», explique à Yabiladi un analyste d’une banque d’affaires casablancaise qui requiert l’anonymat. Et d’ajouter : «le Maroc ne répond plus aux critères qui lui ont permis d’être éligible sur le marché émergent». En effet, la place casablancaise est peu liquide depuis plusieurs mois. Cela a déjà fait fuir certains investisseurs. Au premier trimestre 2013, le volume des transactions y a connu une chute vertigineuse de 59% par rapport au quatrième trimestre de l’année 2012, d’après les données du CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières).

En Outre, le flottant de la capitalisation boursière du marché chérifien a perdu près d’un tiers depuis 2009, tombant à environ 90 milliards de dirhams. Or, cet élément est également très important pour le classement sur l'indice des marchés émergents. Tout cela a eu un impact négatif sur les stocks marocains qui représentent actuellement moins d’1% de l’indice MSCI. Comme si cela ne suffisait pas, l’indice de référence de la bourse de Casablanca, le MASI, a chuté de 14% depuis l'annonce, quelques semaines plutôt, d'une possible dégradation du Maroc. A noter que le MASI se négocie à l’un de ses plus bas niveaux depuis six ans (8.727 points).

Le CDVM relativise

Lors d’une récente visite à Londres, le directeur général de la CDG (Caisse de dépôt et gestion) Anass Alami a essayé de calmer les esprits : «Nous avons un plan d'action à court terme promouvant des scénarios pour aider le Maroc à avoir plus de liquidités. […] Sur le long terme, nous avons des plans pour les lois sur les ventes à découvert qui boosteront la liquidité».

Rabat aurait préféré rester sur le marché émergent, mais relativise. «Il serait triste pour le Maroc de perdre la notation du MSCI en tant que marché émergent, mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. Nous pouvons profiter des atouts d’être actifs sur le marché de frontière», a affirmé à Reuters Karim Hajji, PDG du CDVM. D’après un analyste casablancais, le Maroc a plus de chance d’être visible sur le 'frontier market'. «C’est moins prestigieux, mais c’est plus bénéfique, dit-il. Les stocks marocains seront rehaussés entre 4 et 7% contre 0,4 ou 0,3% actuellement sur le marché émegent. Ce qui pourrait attirer d’autres investisseurs».

L'analyste relève cependant que les autorités financières marocaines s'étaient engagées pour relever la liquidité du marché depuis longtemps, faire de la place de Casablanca, une place de référence... «mais c'est une mission à laquelle tout le monde a échoué».

des plans sur la comete
Auteur : Btof
Date : le 31 mai 2013 à 21h46
Toujours la meme chose.
pour illustré la maniere de reflechir des soit disant dirigeants margoulins:
La patient va mourir docteur mais c'est pas grave, il lui reste quelques semaines a vivre!
ou
C'est vrai nous sommes dans la merde....mais jusqu'au cou seulement.
ou
C'est pas grave si nous sommes degradés en deuxieme ligue, nous serons plus visibles car entre les aveugles le borgne est Roi.

Drole de mentalité de perdants, mediocrité et je m'en foutisme.
Aucune vision, competence ou desir de reussir.

Liquidités ou pas
Auteur : berhoc
Date : le 31 mai 2013 à 13h07
Et pourtant le marché monétaire regorgeait de liquidités ( et de sur-liquidités même) pendant au moins une dizaine d'années. Le problème n'a jamais été relatif à un manque de liquidité mais bien à l'absence de stratégie nous permettant de passer du monétaire au financier.

J'ajoute à cela la mentalité et le caractère familiale de nos sociétés. Pour le marché boursier, il n'est florissant qu'à chaque opération de privatisation (1944 par exemple), mais est-ce que nos entre^prises sont prêtes à abandonner les 3 bilans comptables et financiers : un pour convaincre les banques, le 2ème pour échapper au fisc et le 3ème pour son organisation interne.
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