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Grand Angle

Espagne : Abandonnées par leur employeur, des Marocaines manifestent pour réclamer leurs salaires

A Almeria, en Espagne, 30 femmes marocaines sont actuellement abandonnées à leur sort. Privées de leurs salaires depuis des mois, ces femmes se sont retrouvées du jour au lendemain, sans emploi. Leur patron, à la tête d’une société agricole, a fui l’Espagne après avoir fait faillite. 

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Elles sont une trentaine de femmes marocaines à avoir été abandonnées, vers la mi-mai, par leur employeur en Espagne. Ce dernier, qui dirigeait une entreprise agricole à Almeria, dans le sud de la péninsule ibérique,  aurait quitté il y a peu l’Espagne, après avoir fait faillite, a fait savoir le quotidien espagnol El Mundo. Derrière lui, il a laissé quelques 120 employés, dont les 30 Marocaines, privés de plusieurs mois de salaire. Au total, il leur doit près de 500 000 euros, soit plus 5,5 millions de dirhams.

Pour réclamer leurs dus, ces femmes marocaines, soutenues par la branche espagnole de l’Association mondiale anationale (SAT), se sont données rendez-vous hier, mardi 28 mai, devant le siège du département de l’Agriculture de la Junte d’Andalousie (Junta de Andalucia), à Almeria. Pancartes et haut-parleurs en mains, elles répétaient des slogans tels que «Vive la lutte de la classe ouvrière». 

Risque d’expulsion

«Il y a des familles à qui il doit plus de 60 000 euros et jusqu’à 14 mois de salaire. Ces familles ne peuvent plus payer leurs loyers  et risquent d’être expulsés de leurs maisons», déplore Butaina E., une jeune femme de 24 ans, interrogée par El Mundo. «Le pire, ce n’est pas qu’ils nous doivent de l’argent, mon mari aussi, et nous avons une petite fille de quatre mois» à nourrir, ajoute-t-elle. Nous n’avons pas de quoi acheter le lait, ni les couches».

La majorité des employés «abandonnés» sont, en effet, au chômage à l’heure actuelle. Deux semaines après avoir quitté l’Espagne, leur employeur, un certain Simón Sabio, leur a fait savoir, par sms, qu’il avait laissé 34 hectares de serres  à Nijar, une commune située à proximité d’Almeria. Des tomates-cerises et poivrons y sont produits. Bien que la SAT ait proposé à l’Administration locale de les indemniser à partir de l’argent de la vente de ces légumes, la majorité des travailleuses préfèrent percevoir «leur propre argent».  D’autant plus que, selon elles, les tomates et poivrons en question ne devraient pas rapporter grand-chose, vu qu’ils ont été délaissés depuis plusieurs jours, sans eau ni électricité. Aucune autre issue ne s’est présentée pour le moment. Ces travailleuses marocaines sont dans l’impasse. 

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