Après avoir dressé un bilan «satisfaisant» de la Note d’orientations générales (NOG) pour le développement du secteur sur la période 2010-2013, en raison des «résultats atteints, largement au-dessus des objectifs fixés», l’ANRT prépare la nouvelle NOG 2014-2018, rapporte la MAP. Lors d’un point de presse lundi 21 mai à Rabat, le directeur de l’Agence, Azzedine El Mountassir Billah, en a dévoilé quelque aspects, notamment l'arrivée au Maroc de la technologie de quatrième génération. «Le lancement des appels d'offres pour l'octroi de licences de 4G devrait être réalisé avant la fin de l'année 2013, afin que les opérateurs ayant remporté le marché soient connus début 2014», a-t-il affirmé. L'ouverture des services, quant à elle, est envisagée courant 2014.
La 4G, alors que la 3G accumule encore des lacunes ?
Lors de son allocution le DG de l’ANRT a tenu à préciser que le «La 4G n’est pas un luxe, mais plutôt une nécessité pour répondre aux besoins exprimés». Pourtant l'offre 3G au Maroc présente encore de nombreuses lacunes à corriger, comme l'insuffisante couverture du territoire ou les lenteurs et les coupures de connexion sans cesse décriées par les clients. Contacté par Yabiladi, M. El Mountassir se contente de dire que «c’est le moment opportun» pour de lancement de la technologie de quatrième génération. «C’est une décision mûrement réfléchie», ajoute-t-il.
D'après ce spécialiste des TIC, les problèmes de la 3G au Maroc sont dus au «changement total des usages». «Quand nous avons lancé la 3G en 2006-2007, c’était pour permettre aux gens de consulter des pages web et images plus ou moins animées. C’était l’idée à la base de cette technologie. Or entre temps, la vidéo partagée, la TV via internet, … sont venues s’y greffer. Et tout cela, personne ne l’a vu venir avec une telle ampleur», explique M. El Mountassir, signalant que les consommateurs marocains de l’internet mobile «sont parmi les plus grands consommateurs de réseaux sociaux».
«La technologie mobile est une composante principale de l’accès à internet au Maroc»
Actuellement, le débit maximal actuel de la 3G offert au Maroc est de 14,4 Mb/s, alors qu’il pourrait être meilleur. A l’instar de la France qui a d’abord développé la 3G+ pour monter les débits maximums à plus de 40 Mbps avant de lancer la 4G fin 2012. M. El Mountassir assure que «3G+, et même la 3G++ sont déjà présentes au Maroc» et n’ont pas résolu le problème. Pourtant, nous ne trouvons aucun trace de 3G++ dans l'offre des 3 opérateurs marocains, et pour la 3G+ il faut rappeler qu'elle se limite à 14,4 Mb/s pour l'instant.
Théoriquement, la 4G permet un débit descendant théorique de 150 Mb/s et montant de 50 Mb/s, soit des débits qui seraient jusqu'à dix fois supérieurs à ceux de la 3G+. Le patron de l’ANRT estime que «l’inconvénient de la 4G va résider dans sa performance». «On est dans une course de ce que la technologie offre à l’instant T et ce que le consommateur réclame. Ce sont des défis permanents à relever», explique-t-il. Il tient à préciser que «la technologie mobile est une composante principale de l’accès à internet au Maroc».
En effet, en ouvrant le service 3G, l’Agence tablait sur 2 millions d’abonnés en 2013. Aujourd’hui, ils sont 4 millions, soit le double. «Si le même scénario se reproduit pour la 4G, nos opérateurs vont déployer en fonction des zones où ils auront des intérêts économiques», dit-il. Si le succès de l'offre 4G va dépendre de la politique tarifaire des opérateurs, une chose est déjà acquise, le Maroc sera l'un des premiers pays africain à passer ce cap technologique.