De telles réactions se rattachent à des personnes qui « ne connaissent rien au sport », confie Saïd Belkhayat, Directeur de la communication de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), et vice-président du Maghreb association sportive de Fès (MAS). « Il existe plusieurs moyens de mettre fin à ces dérives. Il faut expliquer, sensibiliser. On n'organise pas un match pour l'annuler. Des gens ont payé cher le billet et ont parcouru allez savoir combien de kilomètres pour y assister», affirme-t-il.
Dès le lendemain des incidents, Michelle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, demande l'ouverture d'une enquête et la saisie du Procureur de la République de Seine Saint-Denis pour « outrage à l'hymne national ». On cherche l'utilité de l'action. « Je condamne bien évidemment ces agissements, mais les réactions sont exagérées », explique Saïd Belkhayat. D'autant plus que, à l'écoute de ces même réactions et la portée médiatique qui s'en est suivie, on ne peut s'empêcher de percevoir une sorte d'acharnement. Certes, le même incident s'est produit lors des rencontres avec le Maroc et l'Algérie. Mais la France semble prendre la chose avec plus de philosophie quand son hymne se fait huer en Italie, en Israël voire même en territoire français en Corse.
Sans pour autant vouloir créer une quelconque et absurde polémique, certains « français de papier », comme les appelle Jean-Marie Le Pen, doivent se poser la question. Saïd Belkhayat a lui aussi sa vision des choses : « Cet incident est un bon prétexte, qui tombe à pic, pour détourner le regard des citoyens sur les problèmes que connaissent leur pays, notamment au regard de la crise financière ». C'est possible, sauf qu'à l'heure actuelle, la spirale de la haine semble déjà enclenchée. Lionnel Luca, député UMP des Alpes Maritimes, intime les siffleurs de « faire leur valise pour réintégrer le pays de leurs origines ». Pas très sport comme réaction.
Reportage au JT de France 3 sur cet emballement politique