Le calendrier des fêtes musulmanes sera fixé à l’avance, a annoncé jeudi matin sur France Info Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman [CFCM]. En effet, les dates des fêtes musulmanes sont soumises à l’observation de la lune. «Or en France, la visibilité n'est pas très bonne. On se basait donc sur les observations effectuées ailleurs dans le monde», relève-t-il.
Cela posait cependant quelques désagréments pour la communauté musulmane de l’hexagone qui restaient presque toujours dans l’incertitude, notamment pour le début du ramadan qui n’était annoncé que la veille ou l'avant veille. «Comme les calculs astronomiques permettent d’établir précisément les mouvements de la lune et sa visibilité en chaque point du globe, il nous a semblé essentiel d’établir à la base le calendrier de nos fêtes», explique le leader religieux dans une interview accordée au quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ainsi, l’Aid EL Kebir, et l’Aid El Fitr seront connus à l’avance.
Pour une meilleure préparation
Tenant à signaler que cette nouvelle configuration est «conforme au droit musulman», M. Moussaoui estime qu’elle permettra «de se projeter dans l’avenir, de planifier». Les abattoirs, ainsi que ceux qui souhaitent louer les salles de prières pourront «mieux se préparer», dit-il. De plus, les salariés pourront «anticiper ces moments avec leurs employeurs», surtout pour ceux qui voudront prendre des congés. Pour le président du CFCM, cela apaisera les tensions qui apparaissent souvent dans le monde de l’emploi en France lors des fêtes musulmanes, les employeurs parfois mis devant le fait accompli.
D’après le président du CFCM, cette décision n’a pas pu être prise plus tôt pour «des raisons politiques». «Le clergé musulmans qui dicte les règles au monde musulman n’existe pas. Donc ce sont les états musulmans qui prennent les décisions au niveau local. Aujourd’hui, les musulmans de France se sont dits que cette méthode étant conforme aux principes du droit musulman, permet de mieux s’organiser», a-t-il expliqué.
Mohammed Moussaoui estime que «c’est une décision historique pour l’islam de France» et il espère qu’elle ne sera pas contestée. Avant d’ajouter que la méthode d'observation lunaire avait «fait son temps, […] il faut passer à autre chose». Quoi qu'il en soit, cette nouvelle pourrait réjouir les MRE friands des fêtes en famille.