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Grand Angle

Maroc : Un jeune apostat fuit la police

Depuis mardi, Imad Iddine Habib, fondateur du Council of ex-musulims of Morocco, est en fuite. Militant pour le droit des Marocains à abandonner leur religion s’ils le souhaitent, la police souhaite l’interroger, mais lui craint d’être interpelé et emprisonné.

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Temps de lecture: 3'

«Cela fait trois jours que je me cache. Je passe une nuit ici, une nuit là bas, j’essaie de ne pas rester au même endroit trop longtemps», raconte Imad Iddine Habib. Le jeune homme de 23 ans est un militant actif du mouvement du 20 Février, du MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles), co-fondateur du mouvement Masayminch et, plus récemment, fondateur du Council of ex-musulims of Morocco. Il a notamment écrit : «il n’y a d’autre dieu que … Mickey Mouse». Ses prises de positions politiques lui ont valu plusieurs arrestations et interrogatoires de la part de la police. Il craint que cette fois les choses aillent plus loin. «C’est très fréquent au Maroc, la police vous convoque pour un interrogatoire, puis elle vous garde en état d’arrestation», explique Imad Iddine Habib.

Un policier sermonne son père

Il y a près de 13 jours un membre des forces de sécurité nationale s’est rendu chez ses parents pour interroger son père. «Il voulait savoir si j’avais des contacts avec l’étranger. Si mon père m’entendait parler dans d’autres langues au téléphone, si je recevais des étrangers chez moi. Il voulait également savoir quelle était son attitude, vis-à-vis de moi, s’il me soutenait», raconte le jeune homme. Il n’était pas présent ce jour là, mais son père lui a raconté ce qu’il s’était passé.

L’objectif du policier ou du membre des renseignements marocains ne laisse aucun doute. «Il a dit à mon père que je donnais une mauvaise image du Maroc que j’œuvrais contre le développement de mon pays. Il lui a aussi dit qu’il devait faire en sorte que j’arrête mes activités», rapporte Imad Iddine Habib. Si l’intimidation policière en était restée là, le jeune homme n’aurait pas pris la fuite, mais quelques jours plus tard, mardi 30 avril, un autre policier se rend à son adresse. «J'étais absent, il y avait seulement un membre de ma famille. Le policier lui a dit qu’il voulait m’interroger suite à la publication d’un article de Hespress sur moi», raconte Imad Iddine Habib.

Fatwa anti-apostats

Le lendemain, le jeune homme disparaît. Encore joignable par ses amis, ou via Facebook, il tente depuis deux jours d’échapper à l’interrogatoire policier. «Je n’ai pas l’intention de prendre de risque. Je suis en train de prendre conseil auprès de gens qui ont beaucoup d’expérience pour prendre la meilleure décision», explique-t-il.

Cette affaire intervient dans un contexte particulièrement hostile aux athées au Maroc. Il y a quelques semaines une fatwa émise par le Conseil supérieur des oulémas marocain, en avril 2012, a été rendue publique. Elle requiert la peine de mort contre les musulmans qui abjurent leur religion. «Quelques semaines avant [le 23 mars, ndlr] on avait lancé le Council of ex-musulims of Morocco», indique Imad Iddine Habib.

Mouvement ultra-minoritaire

Le jeune homme a conscience que son pays reste très majoritairement opposé à lui donner le droit qu’il demande : abandonner la religion musulmane. «Nous sommes une petite minorité», reconnaît-il sur le journal néerlandophone frontaalnaakt.nl. La page facebook du MALI compte 3658 membres et celle du Conseil nouvellement créé 486 likes. Selon l’étude «The World's Muslims: Religion, Politics and Society», publiée mardi 30 avril par le Pew Resarch Center, seulement 79% des Marocains estiment qu’il est bon que les autres soient tout à fait libres de pratiquer leur foi. Le pourcentage peut sembler très élevé, mais sur 38 nationalités étudiées, seuls les Egyptiens et les Nigériens sont encore moins nombreux à se prononcer pour la liberté de croyance.

Par ce Conseil des anciens musulmans du Maroc, Imad Iddine Habib ne craint-il pas de prendre la société marocaine à rebrousse-poil plutôt que de l’inviter à tolérer l’apostasie ? «On ne cherche pas à avoir un discours audible, on essaie de faire un grand réseau. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais simplement de se rassembler sous forme d’un club pour des gens qui partagent les mêmes perspectives», répond-il.

Maroc : Un jeune apostat fuit la police
Auteur : ikiwte
Date : le 17 mai 2013 à 03h01
il n'y a que les saux vides qui font du bruit...

ce jeune n'a pas du aller a l'ecole coranique pendant son jeune âge, dommage encore un petit pomé, avec un sourir comme en dit en france de petit cretin qui a cru avoir tout compris..
sans prolongement dans nos raçines nous sommes des arbres morts, même la tête dans le ciel..
pourquoi avoir peur si il a le courage de dire ce genre de choses? répond de tes actes jeune homme a l'âge que tu as tu es un homme!! laanatou lah waalika ya kelt attarbiya, ya oukkal rmdane,

Justement
Auteur : keoutkoeut
Date : le 13 mai 2013 à 17h21
Justement c'est là où je voulais en venir. Je ne comprends pas ce que cet individu réclame? Il fait ce qu'il veut de sa vie, pourquoi veut-il manquer de respect aux croyances des autres qui sont dans le cas du Maroc musulmans? Pourquoi certains veulent manger en public pendant Ramadan alors qu'ils peuvent le faire chez eux sans provoquer la croyance des autres.

Son histoire est bidon. Il peut vivre au Maroc sans croire sans prier sans jeûner et sans rien faire. personne ne le contrôle. Ce qu'il fait là, c'est de la provocation et du buzz. Et le comparer à Galilée c'est un peu énorme pour ce qu'il propose à l'humanité!
Les valeurs morales sont universelles
Auteur : francomarocophile
Date : le 13 mai 2013 à 16h49
Je veux juste avoir le choix d'aller prier dans une mosquée, une église, une synagogue ou ne pas prier du tout. Etre libre de choisir tout simplement.
Beaucoup de gents confondent les valeurs morales ,qui sont universelles, avec la religion.
PS : Aller dans un lieu de culte (église, mosquée, synagogue....) en maillot de bain est tout simplement un manque d'éducation. Il faut respecter les croyances des autres même si ces croyances ne sont pas les nôtres.
Galilée???
Auteur : keoutkoeut
Date : le 13 mai 2013 à 14h55
Comparer Galilée à un pauvre type qui a un QI de truie et dont on ne sait pas de quoi il se plaint est une grosse connerie.

Faire avancer quoi? Au Maroc, tu peux être athée, ne pas pratiquer et tout le monde se fout royalement de toi. Qu'est-ce qu'il demande? Qu'est-ce qu'il apporte? A part vouloir surfer sur une vague basse pour pouvoir obtenir des papiers suisses ou autres.

Demander à manger pendant ramadan en public ( alors que tu peux manger chez toi tranquillement et tout le monde t'emmerde ) c'est de la débilité et provocation sans nom.

Demain j'irai demander à ce qu'on puisse aller à l'église en France en maillot de bain... Tu vas appeler ça aussi militer pour faire changer les choses???
Pratiquante mais non Croyante
Auteur : francomarocophile
Date : le 13 mai 2013 à 12h03
Quand je suis au Maroc, je pratique la religion musulmane car je suis respectueuse des lois et de l'ordre établi mais je ne suis pas croyante et ce depuis toujours.
On peut m'obliger à pratiquer une religion mais personne ne peut m'obliger à y croire.
J'ai une admiration pour ces hommes et ces femmes qui restent dans leur pays et essayent de changer les mentalités et faire avancer les choses. Galilée a bien été condamné car il affirmait que la terre tourne autour du soleil.
Je fais partie des ces égoïstes qui le bac en poche sont partis pour leurs études et ne sont plus jamais revenus (sauf pour les vacances) .
PS: Je suis farouchement contre le mouvement du 20 février car c'est la porte ouverte au désordre et au chaos.
Dernière modification le 13/05/2013 12:10
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