Aujourd’hui, la version électronique du quotidien El Watan rapporte qu’Alger pourrait acheter des armes des Etats-Unis, notamment des avions de transports militaires de type C17 Globmaster II. Un appareil se trouve «depuis le lundi dernier» sur le tarmac de la base de Boufarik pour effectuer une série de démonstration. Dans une première phase, les Algériens pourraient commander entre 6 à 8 transporteurs. Chaque unité coûte environ 170 millions de dollars.
Et ce n’est pas tout. En mars dernier, la société américaine, Harris Corporation, décroche un important contrat visant à équiper l’armée de l’air algérienne d’un nouveau système de communication (Liberty-STAR Voice Communication) afin de lui assurer «le contrôler du trafic aérien même dans des endroits reculés du pays», souligne El Watan. Une visite sur le net, nous a appris que Harris a déjà vendu sept systèmes de ce type à l’Algérie et quatre autres sont en option.
Alger est un allié stratégique de Washington comme Rabat
Ces contrats sont appelés, dans un avenir proche, à se multiplier, tant les besoins sont énormes. Alger tient à diversifier ses fournisseurs en armes. L’industrie militaire américaine a également besoin de nouveaux marchés pour continuer à se développer. C’est du gagnant-gagnant, d’autant plus que les réserves israéliennes sur la vente d’armes à l’Algérie n’ont plus droit de cité.
Par ailleurs, du côté du Maroc, la presse officielle a tendance à oublier que le voisin de l’Est est également un allié stratégique de Washington au même titre que le royaume. Octobre dernier, s’est tenue dans la capitale américaine la première session du dialogue stratégique entre les deux pays. C’est Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui a conduit la délégation de son pays à ce rendez-vous.
Une rencontre qui a balisé le terrain à la visite, le 10 mars, du sous-secrétaire d’Etat américain à la Défense pour le Renseignement, Michael G. Vickers, un ancien agent de la CIA, qui s’est entretenu avec le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Le timing de ce déplacement intervient juste deux semaines après l’annonce par le New York Times de la conclusion d’un accord visant au renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays dont la principale conséquence est le feu vert des autorités algériennes au drones américains, stationnés au Niger, de survoler son espace aérien.
Si la récente crise diplomatique entre les Etats-Unis et le Maroc a surpris certains au Maroc, d'autres y verront une conséquence du réchauffement des relations entre les Américains et le voisin algérien. Si les plus pessimistes verront ces récents contrats d'armement comme élément déclencheur, les plus optimistes conclueront à une simple coïncidence.