Le Maroc a-t-il suspendu des visites de ministres du gouvernement Benkirane en Algérie ? La version électronique du quotidien Echourouk Al Yaoumi avance, aujourd'hui, que Rabat aurait reporté sine die les déplacements programmés des ministres Aziz Akhannouch, Agriculture et Pêche, et Ahmed Taoufiq, Habous et Affaires islamiques. Le journal conservateur soutient que le département de Morad Medelci aurait été informé par l’ambassade marocaine dans la capitale algérienne de cette décision.
La position algérienne soutenant le défunt projet de résolution américain d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara serait à l'origine d'une telle mesure. Echourouk a souligné qu’en agissant de la sorte, le royaume a préféré «sanctionner» l’Algérie. En revanche, il s’est montré «incapable» de faire la même chose avec les Etats-Unis. Bien entendu, la suspension des manoeuvres militaires avec Washington n’a pas eu droit de cité dans l’article d’Echourouk.
Est-ce la fin de la politique de la main tendue d’El Othmani ?
Cette décision des autorités marocaines est un coup dur pour la politique de main tendue à l’Algérie menée par le ministre des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani. Pour mémoire, son premier voyage officiel en tant que chef de la diplomatie, avait été réservé à Alger. Les sujets du Sahara et la réouverture des frontières terrestres, fermées depuis 1994, avaient été écartés de l’agenda du ministre pour ne pas importuner ses hôtes. «Notre stratégie est basée sur les questions qui font l'objet de consensus entre les deux pays, quant à celles à l'origine de divergences, nous allons les poser en toute transparence», expliquait-il à la presse.
Une année et trois mois après cette visite qui se résumait en une série d'annonces et de déclarations de bonnes intentions sans rien de concret pour le Maroc, force est de constater que les relations sont toujours au point mort. La normalisation promise a été, à chaque fois, renvoyée aux calendes grecques.