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Grand Angle

En pleine crise, la France débat sur l'immigration des talents étrangers

En cette période de crise économique, la France a-t-elle vraiment besoin de plus de talents étrangers ? La question fera l’objet d’un premier débat sans vote, ce mercredi soir, au Sénat, comme promis il y a un an par François Hollande.

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Ph : Archives
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Les étudiants étrangers de France, particulièrement les plus talentueux d’entre eux, seront ce mercredi soir au centre d’un débat sans vote au Sénat. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, devrait en effet y «révéler les orientations du gouvernement» sur l’immigration professionnelle et étudiante, avant la présentation d’un projet de loi sur la question, dès cet été, rapporte l’AFP.

Pendant la campagne présidentielle, il y  a près d’un an, François Hollande avait promis la mise en place d’un débat annuel au Parlement dans le but de «fixer le chiffre des besoins» de la France en matière de «main d’œuvre économique» étrangère. Bien qu’il n’ait alors pas évoqué les étudiants étrangers, Manuel Valls a récemment jugé «logique» de les inclure au débat. En 2012, ces derniers représentaient 12,3% de l’ensemble des étudiants du supérieur en France, soit 290 000 personnes. D’autant plus que le tiers, au moins, choisit de rester en France, une fois le diplôme en poche, expliquait-on alors à la Place Beauvau, qui devrait se concentrer essentiellement, ce soir, sur les talents étrangers «plus susceptibles d'apaiser les esprits sur ce sujet inflammable», souligne l’agence de presse française.

Augmenter les frais d’inscriptions pour en accueillir davantage ?

En prévision de ce débat, le gouvernement avait préparé un document évoquant la possibilité de revoir à la hausse les frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers. Une proposition soutenue et défendue par la Conférence des grandes écoles, association regroupant actuellement près de 300 écoles et entreprises françaises, présidée par Pierre Tapie, également directeur de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC).

Dans une tribune intitulée «Les étudiants étrangers : une chance pour la France», publiée lundi chez Libération, ce dernier propose que la France accueille chaque année 50 000 étudiants étrangers de plus, mais à condition de faire payer à 80% d’entre eux «125% du coût actuel des études». Les 20% restants bénéficieraient alors de bourses d’études gratuites. Pierre Tapie assure que la France pourrait de cette façon tripler en dix ans, le nombre de ses étudiants étrangers, de manière «autofinancée» et  avec des «retombées multidimensionnelles», économiques notamment.

«En formant 500 000 étudiants étrangers supplémentaires, c’est 8 à 10 milliards d’euros de PIB supplémentaires qui seront générés directement par leur formation et leur vie sur le territoire. Former 100 000 étudiants de haut niveau de plus chaque année, c’est préparer une main-d’œuvre mieux qualifiée créatrice d’emplois, d’une manière générale en France et par les ponts qu’ils créeront entre leur pays et leur terre d’accueil», explique-t-il. Mais le gouvernement n’entend visiblement pas les choses de la même oreille.

Ce n’est pas à l’ordre du jour

«Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour pour les universités», a fait savoir la semaine dernière Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur. Le 17 avril dernier, la ministre avait d’ailleurs annoncé, avec Manuel Valls, des mesures censées assouplir les procédures d’accueil pour les étudiants étrangers, telles que l’instauration de titres de séjour pluriannuels pour ces derniers et de guichets uniques sur les campus, dédiés aux démarches administratives. Une initiative qui vient remédier à la chute de la France en 5e position, au classement des pays accueillant le plus d’étudiants d’origine étrangère, les Etats-Unis étant en tête. 

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