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Tribune

Un Marocain au sommet de l'Everest : Première semaine au camp de base

Nacer Ibn Abdeljalil, financier de métier, est sur le point de gravir les 8848 mètres du Mont Everest pour y planter le drapeau marocain pour la première fois. Sur son blog Maroc Everest, il nous raconte son pėriple. Récit de la première semaine au camp de base.

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Photos de Nacer Ibn Abdeljalil au camp de base du Mont Everest / DR

Voici presque une semaine aujourd’hui que nous sommes arrivés au camp de base de l'Everest. Nous avons ainsi achevé un trek de douze jours. Nous avons traversé la vallée du Khumbu, en passant par les villages de Lukla, Monjo, Tiengboshe, Dienboshe, Kunjun et Lobuche... Ces douze jours de trek ont été une bonne entrée en matière pour notre groupe. Les cinq heures de marche quotidiennes et, notamment le passage d’un col à 5550 m d’altitude, nous ont permis de nous acclimater à l'altitude et au manque d’oxygène.

Dans les refuges où nous avons fait halte, les conditions sanitaires sont relativement basiques et nous avons dû apprendre à faire avec les moyens du bord... Arrivés au camp de base, nous avons quand même réussi à nous créer un petit «chez-nous». Un «chez nous» que nous allons fréquenter à peu près 35 jours et nuits d'ici la fin de l'expédition.

Premier malaise
 
Nous avons eu notre première petite frayeur dès le lendemain de notre arrivée au camp de base : au cours du dîner, j'ai été pris d'un malaise et les guides, me croyant atteint du mal des montagnes, m'ont tout de suite mis sous oxygène. Il s'agissait en fait d'une déshydratation. Effectivement à l’altitude à laquelle nous sommes, même en restant inactif, il faut penser à s’hydrater régulièrement, un réflexe que je n’ai visiblement pas encore adopté ! Cet épisode m'a toutefois permis de tester le masque à oxygène pour la première fois, et je me suis sentir plutôt à l’aise avec.

Autre (bonne) surprise au camp de base : nous bénéficions de notre propre cuisinier ! Il s’agit d’un Anglais qui a servi durant 14 mois sur une base en Antarctique. La nourriture qu’il nous propose est succulente (tout est relatif, après les plats insipides que nous avons mangé durant le trek). Mais je dois admettre qu'un effort est fait pour que nous bénéficiions chaque jour d'une variété et d'une qualité de nourriture irréprochable. Mercredi dernier, j'ai d’ailleurs fait partager, durant le déjeuner, mon petit trésor marocain, le "khli3". D'abord réticent, chacun y a goûté et a été agréablement surpris. Dans quelques jours, je leur ferai (peut-être) goûter le «sellou»…

Premiers pas sur le glacier

Mercredi matin, nous avons à nouveau assisté à la cérémonie bouddhiste «Puja», très importante pour les sherpas népalais et sans laquelle ils refusent de mettre les pieds sur la montagne. Lors de cette cérémonie, la déesse de l'Everest, Sagamartha, «accepte» en effet leur présence sur la montagne et leur promet de les faire revenir sains et saufs. Il me paraît vraiment important de souligner le sens du sacrifice unique dont font preuve les sherpas. Hier, lors d'une sortie sur un col situé à 5 650m d’altitude, j'ai remarqué que ma bouteille d'eau avait fuit dans mon sac et que je n'aurai pas d'eau pour les 5 heures qui restaient jusqu'au retour du camp de base. L'un des sherpas qui marchait à mes côtes m'a tout de suite proposé la sienne (et la seule qu’il avait). A mes yeux, les sherpas sont les véritables champions de l'Everest.
 
Hier, les choses sérieuses ont commencé. Nous avons mis le pied sur le glacier de l'Everest et sur la cascade de glace du Khumbu, l’un des passages les plus risqués. Un glacier étant toujours en mouvement, les blocs de glace de la cascade, en se réchauffant, peuvent parfois casser. Heureusement, des sherpas appelés «les docteurs du glacier» étudient plusieurs jours à l'avance le meilleur itinéraire à emprunter sur ces glaciers, placent des cordes aux endroits difficiles et des échelles en aluminium pour enjamber les crevasses de plusieurs mètres de profondeur.

Le programme des deux prochaines semaines : dormir quelques nuits au camp 1, situé à 6 100 m d’altitude et dormir une nuit au camp 2, à 6 400 m. Ensuite, nous reviendrons nous reposer au camp de base quelques jours, avant d'enchaîner une troisième rotation vers le camp 3, puis vers le camp 4, notre dernière étape avant le sommet, inch’Allah.

Visiter le site de l'auteur: www.maroc-everest.com

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Nacer Ibn Abdeljalil
Financier & alpiniste
Devenir le premier Marocain à gravir l’Everest
Un Marocain au sommet de l'Everest : Première semaine au camp de base
Auteur : 1604
Date : le 10 mai 2013 à 13h08
bravo nacer je te souhaite une bonne sante durant votre sejour au mont everst et implanter notre drapeau marocain
courage
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