Du nouveau dans l’affaire des hooligans rbatis, à l’origine du chaos provoqué jeudi 11 avril à Casablanca, quelques heures avant le coup d’envoi du match ayant opposé le Raja de Casablanca, leader du classement de la Botola, aux FAR, 2e du classement (1-1). Ce jour-là, des centaines de supporters des FAR enragés ont débarqué à la gare ferroviaire de Casa Voyageurs, située sur le boulevard Mohammed V, avant de prendre la direction du stade Mohammed V, détruisant tout sur leur passage et en l’absence de toute mobilisation des forces de l’ordre, dépassées visiblement par les événements.
La raison : le plan dessiné au départ par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) n’a pas été tout à fait respecté. Et contre toute attente ce n’est pas la police qui est pointée du doigt par les autorités marocaines, mais plutôt l’Office national des chemins de fer (ONCF). Le directeur de la gare Casa Voyageurs a, en effet, été suspendu de ses fonctions dimanche, a fait savoir lundi, Menara, citant une source bien informée. Il est désigné comme le principal responsable du dérapage sécuritaire du jeudi.
Le plan de départ tombé à l’eau
«Les services de la police ont pris toutes les mesures organisationnelles et sécuritaires nécessaires pour que le match se passe dans de bonnes conditions. Dans ce contexte, les services sécuritaires, en collaboration entre les deux wilayas de Casablanca et de Rabat, ont élaboré un plan pour sécuriser le déplacement des supporters», explique la même source. A la base, les partisans des FAR devaient, en effet, descendre à la gare de l’Oasis, la plus proche du terrain. Mais dans le train, l’un d’eux aurait appuyé «abusivement» sur la sonnette d’alarme, poussant son conducteur à s’arrêter à Casa Voyageurs et à ouvrir les portes, conformément à «la procédure» des cas d’urgence.
«Le train qui transportait les supporters r’batis était censé s’arrêter à la gare de l’Oasis où les services de la police étaient prêts pour les accompagner à partir de la gare jusqu’au stade Mohamed V. Mais ils ont été surpris par l’arrêt du train dans la gare de Casa Voyageurs suite au déclenchement de l’alarme par l’un des supporters », ajoute la même source. La suite est connue.
Une fois à Casablanca, les supporters des FAR n’ont pas hésité à mettre leurs menaces, exprimées la veille du match sur les réseaux sociaux, à exécution. Munis de couteaux, sabres, pierre et autres armes, ces derniers ont saccagés plusieurs commerces sur leur chemin, des voitures, cafés, vitres de bus et tramway. Plusieurs personnes ont également été agressées physiquement. Au final, 193 personnes ont été interpelées par la police, en grande partie des mineurs. Ils seront poursuivis pour « atteinte à l’ordre public, constitution d’une bande criminelle et atteinte aux biens des tiers». En attendant, selon la même source, ils sont placés au centre pénitentiaire d’Oukacha.