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Grand Angle

Salé : la célèbre «Villa Seboua» démolie malgré la controverse

Sous les yeux de nombreux habitants, les autorités de Salé ont procédé à la démolition de la célèbre «Villa Seboua», connue pour son architecture atypique et ses sculptures monumentales. Symbole artistique pour certains, construction illégale pour d’autres, cette opération relance le débat sur les abus urbanistiques.

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Temps de lecture: 2'

En présence d'une foule de citoyens, les autorités locales de Salé ont entamé hier la démolition de la célèbre «Villa Seboua» située dans le quartier d'Ashmaou. Cette action s'inscrit dans une campagne visant à lutter contre les infractions au code de la construction et à récupérer les biens publics.

La «Villa Seboua» est devenue l'un des symboles emblématiques de la ville. Connue pour son design unique et original, elle arbore une façade ornée de sculptures d'aigles, de chevaux et de lions. La villa appartient à un avocat du barreau de Rabat, passionné de sculpture et d'art en pierre, ce qui en a fait une attraction pour les Salétins et les visiteurs de la ville.

Parmi les habitants présents, beaucoup ont exprimé leurs regrets de voir disparaître ce repère artistique. Certains voyaient en ce lieu une opportunité de développement touristique ou culturel, capable d'enrichir la scène artistique locale. D'autres, cependant, ont soutenu que la démolition était nécessaire pour faire respecter la loi.

La famille du propriétaire a vivement protesté contre la décision, exécutée en l'absence de l'avocat, qui était en déplacement. Elle a qualifié la démolition d'«injuste» et «inéquitable», rappelant que la villa, bâtie il y a 27 ans, avait été progressivement développée sans opposition des autorités précédentes. La famille s'interroge sur les motivations des autorités locales.

De son côté, l'Organisation Nationale des Droits de l'Homme et de Lutte contre la Corruption a publié un communiqué soutenant pleinement la démolition. Elle considère la construction comme une violation flagrante des lois sur la construction et les biens publics, malgré les avertissements antérieurs adressés au propriétaire.

L'organisation affirme que cette action est un pas dans la bonne direction pour rétablir l'autorité de la loi et protéger les droits de la communauté. Elle met toutefois en garde contre une application sélective ou circonstancielle, et appelle à une correction complète des irrégularités urbaines accumulées.

Elle insiste sur la nécessité d'impliquer divers acteurs — citoyens, entrepreneurs et responsables locaux — dans cette lutte contre les infractions. Une enquête transparente est exigée pour déterminer les responsabilités, soulignant que la persistance de cette construction soulève des questions sur une éventuelle complicité ou négligence au sein de certains services techniques ou communaux.

Enfin, l'organisation conclut en affirmant que préserver la qualité des villes marocaines est une responsabilité collective, nécessitant une mobilisation coordonnée des institutions, de la société et des médias. Elle appelle le ministère de l'Intérieur et les collectivités locales à publier des listes de bâtiments illégaux qui doivent être démolis, avec des critères clairs et un calendrier précis pour garantir transparence et équité.

bouza75
Date : le 23 mai 2025 à 08h46
C'est une erreur monumental selon moi, car cette villa certes illégale à une architecture disruptive, du genre qui intéresse et fait parler dans le monde entier. Les autorités plutôt que de la détruire auraient du la racheter pour un dirham symbolique (puisque illégalement construite) et en faire un établissement culturel publique. C'est vraiment dommage car je la trouve très jolie. Le propriétaire y à mis de l'argent! Faut arrêter avec la politique aveugle du bulldozer, il y'a certainement des choses plus intelligentes à faire.
mehdiamine
Date : le 22 mai 2025 à 22h02
Ce monsieur a de l’argent mais aucun goût Signe d’un manque d’éducation et d’humilité comme beaucoup de nouveaux riches marocains.
Ibn Tachfine
Date : le 22 mai 2025 à 19h47
Ce qui était toléré avant moyennant backshich ne l'est plus maintenant et nous pouvons que nous en féliciter , la Loi s'applique à tous sans considération de classe sociale .
Benoona
Date : le 22 mai 2025 à 19h17
Salam, Les autorités n'ont pas attendu. Ce qui se passe, c'est que les précédents étaient une bande de fripouilles, du bas jusqu'au sommet. Maintenant, nous avons des gens qui nettoient le désordre laissé par les autres. Je les plains. Nettoyer un désordre est bien plus difficile que de le créer. Oui, les habitants de Salé aimaient cet endroit, mais il y a quelque chose qui s'appelle la loi et TOUT LE MONDE doit la respecter. Ce qui se passe actuellement vise à faire avancer le Maroc vers le prochain niveau pour que la prochaine génération vive dans le respect de la loi.
Citation
5mir à écrit:
Pourquoi les autorités avaient attendu des années entières avant d'intervenir ? Cette Villa musée est la construction la plus connue de Salé. Beaucoup de cafés et restaurants se sont installés à proximité tellement les gens venaient admirer cette architecture exceptionnelle .. Admirez :
5mir
Date : le 22 mai 2025 à 19h16
5mir
Date : le 22 mai 2025 à 19h02
Pourquoi les autorités avaient attendu des années entières avant d'intervenir ? Cette Villa musée est la construction la plus connue de Salé. Beaucoup de cafés et restaurants se sont installés à proximité tellement les gens venaient admirer cette architecture exceptionnelle .. Admirez :
Benoona
Date : le 22 mai 2025 à 18h49
J'ai regardé quelques vidéos hier de personnes de la ville se plaignant de la démolition. En fait, je pense que c'est la meilleure chose que le Maroc ait faite depuis des décennies. Nous en avons fini avec les violations de la loi. Ils s'approprient les trottoirs pour leurs cafés, ils s'approprient les plages, ils s'approprient des espaces devant les bâtiments. Le seul point négatif, à mon avis, c'est qu'ils ne donnent pas d'amendes à ces personnes qui ont enfreint la loi et colonisé les espaces publics et les plages, et qu'ils ne les ont pas emprisonnées. Dans n'importe quel pays développé, cela n'arriverait pas. Mais je dis que c'est un excellent début. Ils doivent compenser ceux qui ont été expulsés des souks et des marchés, même si certains d'entre eux savaient qu'ils enfreignaient la loi et maintenant ils se plaignent. Ce sont des familles qui ont besoin de survivre, il ne faut pas juste les jeter dans la rue et leur dire "vous vous débrouillez".
Dernière modification le 23/05/2025 08:46
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