Les indicateurs économiques sont dans le rouge, le gouvernement Benkirane opte pour la réduction de l’enveloppe allouée à l’investissement durant cet exercice. Le ministre des Finances, Nizar Baraka, dans une déclaration à l'agence Reuters, tard dans la soirée du vendredi, évoque le chiffre de 15 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 1,8 milliard de dollars à économiser, un montant qui représente 2% du PIB. Une mesure adoptée lors de la réunion du conseil de gouvernement du 4 avril.
Le même jour, devant les médias, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement justifiait une telle coupe par l’impératif de «faire face aux répercussions de la conjoncture actuelle sur l'équilibre des finances publiques». Et d’ajouter qu’elle «vise également la consécration des principes de la bonne gouvernance en matière de gestion des finances publiques, l'amélioration de la programmation de l'exécution des crédits et l'accélération de leur réalisation au titre de l'exercice 2013».
Le budget de l’investissement dans la santé réduit de 50%
Quasiment tous les ministères seront concernés par cette diète budgétaire, laquelle devrait varier entre 25 et 60%. Bien avant l’officialisation de cette décision, les syndicats en chœur ont mis en garde le gouvernement contre le gel des investissements, notamment dans les secteurs sociaux. Le 2 avril, l’ODT (Organisation démocratique du travail) annonçait, dans un communiqué, que l’équipe Benkirane s’apprête à réduire de moitié le budget du ministère de la Santé. Les projets de construction de trois centres universitaires, à l’horizon 2016, devront connaître un sérieux coup de frein.
Cette mesure au lieu d’augmenter les prix des carburants
Sur Yabiladi nous avions annoncé cette semaine, que la majorité gouvernementale est divisée quant à l’opportunité d’opérer une autre hausse des produits de consommation, les carburants notamment. Une option défendue par le PJD mais à laquelle l’Istiqlal de Hamid Chabat opposait une fin de non-recevoir. Pour sauver les meubles, Benkirane a opté pour la réduction du budget de l’investissement.
Par ailleurs, il faut dire qu'en agissant de la sorte, ce gouvernement n’a pas commis l’irréparable, les équipes précédentes, par souci de maintenir les équilibres macro-économiques, avaient entrepris la même chose. Sur ce point Nizar Baraka ou son ministre délégué, le PJDiste Azami El Idrissi, auront des arguments pour se défendre. Mais à la différence des autres cabinets, celui de Benkirane a brillé, en 2012, par son engagement, maintes fois réitéré, de ne pas diminuer le budget de l’investissement. Ces 15 milliards de dirhams suffiront-t-ils à éviter une prochaine hausse des carburants ?