Maroc : 44% des Marocains jugent la circulation urbaine « insupportable »

C’est le moins que l'on puisse dire. 44% des Marocains jugent la circulation dans les villes du pays «insupportable», révèle un sondage en ligne sur l'utilisation des moyens de transport réalisé par l'institut indépendant d'enquête et de sondages d'opinion Averty Market Research & Intelligence. L’enquête, réalisée pendant les mois de janvier et février, a vu la participation de 1016 répondants dans 38 villes du royaume. Mais Casablanca et Rabat sont les plus problématiques. 95 % pour les Casablancais et de 72 % pour les Rbatis ont un véritable problème avec la circulation urbaine.

Par ailleurs, les répondants se disent «insatisfaits» de la qualité des infrastructures routières, de la sécurité, du confort, de la ponctualité et disponibilité des moyens de transport en commun. En matière de couverture des autoroutes, les usagers sont «moyennement satisfaits».

«Non» au tramway pour ses arrêts trop lointains

Outre le niveau de satisfaction vis-à-vis de l’état du transport en général, le sondage s’est également attardé sur les moyens de transport les plus utilisés. Et la voiture arrive en tête selon les répondants (31%). Viennent ensuite les bus, les petits taxis et les autres moyens de transport.

A Casablanca et Rabat, 47% des répondants estiment pouvoir renoncer à leur voiture pour le tramway. Pour les autres, par contre, cela leur est impossible. Et pour cause, les arrêts trop éloignés, le manque de flexibilité et le temps du trajet. 

Les usagers principaux responsables de l’état de la circulation ?

Il faut dire que les problèmes liés au transport urbain au Maroc en général et dans ses grandes agglomérations en particulier ne datent pas d’aujourd’hui. A Casablanca par exemple, Casa Transport s’est voulu réaliste avant le lancement du tramway dans la ville. Le tramway «ne réglera pas tous les problèmes», avait affirmé son DG Youssef Draiss, dénonçant l’incivisme des automobilistes et piétons.

Un incivisme également pointé du doigt par le ministre du Transport Aziz Rebbah l’année dernière, commentant les statistiques des accidents de la circulation au titre de l’année 2011. En effet, les accidents de la route au Maroc sont devenus un fait divers parmi tant d’autres. A tel point qu’ils semblent parfois ne susciter l'intérêt que lorsqu’ils causent des morts importantes d’hommes ou des dégâts matériels d’une certaine ampleur, à l’instar du décès d’un sexagénaire renversé par le tramway à Rabat fin mars ou encore celui de deux touristes britanniques à proximité de Rabat en septembre dernier. Pas plus tard que le 18 mars dernier, un terrible accident survenu sur la route reliant Youssoufia à Casablanca a fait 7 morts et 35 blessés. Il faut dire cependant que les infrastrures routières souvent peu ou mal entretenues, ne sont pas à écarter dans les causes de ces multiples accidents. Des mesures s'imposent.