Fin février 2013, les arrivées des touristes aux postes frontières du Maroc ont enregistré une évolution de 0% par rapport à la même période l’année dernière, indiquent les statistiques fraichement publiées par l’Observatoire du tourisme. En effet, après une hausse de 3% en janvier, une baisse de 3% a été enregistrée en février. Pour ce qui est des nuitées, elles ont évolué de 6%, quand les recettes voyages n’affichent qu’une progression de 2%.
Selon l’Observatoire, «les principaux marchés émetteurs du royaume ont enregistré des résultats contrastés» sur la période. Les touristes en provenance de la France ont affiché une baisse de 5%. Celle-ci est de 3% pour les Italiens et 2% pour les Allemands. Par contre les touristes venant de Grande Bretagne sont en hausse de 8%, quand les Russes créent la surprise avec une évolution de 136%.
Conquérir de nouveaux marchés
De son côté, le ministère du tourisme se veut optimiste. «Nous sommes présents (sur les marchés touristiques mondiaux) et avons une stratégie d'attaque pour conserver notre part de marché international», a récemment affirmé à la presse le ministre Lahcen Haddad. Et justement, il réserve une partie de cette stratégie à la «conquête de nouveaux marchés». Actuellement, la Russie est directement visée. Le pays en lui-même connait un important essor touristique avec plus de 16 millions de départ en vacances en 2012. Un marché que le Maroc pense pouvoir attirer.
L’ambassadeur de Rabat à Moscou, Abdelkader Lachhab, met cependant en garde : «promouvoir la destination Maroc auprès de la clientèle russe nécessite une stratégie qui englobe les efforts de tous les professionnels du secteur». En effet, malgré son classement au 71ème rang des pays touristiquement plus attractifs et compétitifs, le royaume chérifien doit davantage ménager ses efforts pour réparer les boulets qui ternissent son image aux côtés des pays occidentaux notamment. Il s’agit de la santé et l’hygiène, des domaines dans lesquels le Maroc tarde «à se conformer aux standards internationaux».
Cette année, «20 à 30 milliards de dirhams» pourraient être investis dans le secteur pour davantage booster la destination Maroc, a fait savoir M. Haddad en fin décembre dernier. Jusqu’ici, la tutelle n’a toujours pas communiqué sur les détails de cet investissement. Mais, l’on imagine que le tourisme médical, qui occupe une place privilégiée dans le programme 2013 de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) sera certainement l’un des chevaux de bataille de Haddad et son équipe.
L'année 2012 a été plus que difficile pour le tourisme marocain. Du début jusqu'à la fin, professionnels et officiels ont dû trimer pour relever les indicateurs. Plusieurs programmes ont été mis sur pied, mais sans grand succès. Pourtant, ils étaient parfois très inovateurs, comme la campagne dupliquée du «Movement for more summer» lancée par l'ONMT (Office national marocain du tourisme). En 2013, le départemement de Haddad prévoit une certaine croissance. S'il est encore trop tôt pour analyser la posssibilité d'une éventuelle croissance, les données du tourisme relatives au mois de mars détermineront au moins la tendance du premier trimestre de cette année.