Menu

Grand Angle

Enseignement supérieur : La France « innove » pour rester 1er partenaire économique du Maroc

La France continue de trouver les voies et moyens pour se maintenir au rang de premier partenaire économique du Maroc après avoir été détrôné par l’Espagne sur le volet commercial. Cette fois, Paris met le paquet dans l’Enseignement supérieur. Plusieurs accords seront signés ces jours-ci pour la création de nouvelles écoles françaises au Maroc, dont l’une sera opérationnelle dès septembre 2014. Entre temps, le projet de création de l’INSA Maroc, l’école d’ingénierie qui devrait permettre la reconnaissance directe des diplômes ne se concrétisera pas de si tôt.

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

Accompagnant le président François Hollande dans le cadre de sa visite officielle au Maroc qui débute ce mercredi 3 avril, la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fiaroso, va «signer huit accords visant à rapprocher Paris et Rabat en matière d'enseignement supérieur et de recherche», indique AFP. Trois d’entre eux concernent la création de l’Ecole centrale de Casablanca (ECC), l'Institut méditerranéen de logistique et des transports de Tanger en partenariat avec l'Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC), ainsi que l’Ecole d'architecture à l'Université internationale de Rabat.

Maintenir la position de la France «face à la montée de la Chine»

Tout ceci est, en fait, une concrétisation de la déclaration conjointe signée en octobre dernier par Mme Fiaroso et son homologue marocaine, Lahcen Daoudi, dans le cadre du renforcement de la coopération universitaire et de la recherche scientifique entre les deux pays. Mais d’après l’entourage de la ministre, fait savoir AFP, l’objectif de toutes ces créations d’écoles serait d’«innover pour permettre à la France de rester parmi les premiers partenaires économiques du Maroc, face à la montée de la Chine». Rabat et Pékin ont en effet, ratifié en décembre dernier un accord de partenariat pour le soutien de la formation et de la recherche en matière de développement des technologies de l'information et de la communication au sein des établissements universitaires marocains.

Il faut dire que la France a déjà été détrônée, par l’Espagne, sur le domaine des échanges commerciaux avec le royaume chérifien. Et dans le souci de conserver sa position de premier partenaire économique avec le Maroc, Paris souhaite également investir davantage dans le très prometteur programme énergétique marocain.

A quand un véritable établissement Franco-marocain ?

L’ouverture de l’ECC étant prévue en septembre 2014, l’école devrait accueillir une centaine d’étudiant chaque année, d’après la même source. Elle formera des ingénieurs généralistes de haut niveau sur le modèle de l’Ecole centrale de Paris. L’Institut méditerranéen de logistique et des transports de Tanger, quant à lui, formera des ingénieurs, des techniciens et des cadres aux standards internationaux dans les domaines de la logistique et des transports. En outre, la France veut également s’investir dans la formation professionnelle supérieure au Maroc. Ainsi, elle veut créer, en partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), un établissement de formation tout au long de la vie.

Par ailleurs, la France présente une vision plus large de ses multiples investissements dans la formation universitaire et professionnelle au Maroc. Le département de Fiaroso entend «créer des liens forts» entre entreprises françaises, européennes et marocaines. De plus, «en installant des écoles au Maroc, la France peut renforcer son attractivité en Afrique», affirme un document rédigé par le ministère de tutelle pour la visite.

De son côté, le Maroc jouit d’une grande notoriété dans les autres pays d’Afrique en matière d’enseignement supérieur et les écoles marocaines se tournent de plus en plus vers l’Afrique subsaharienne notamment. A cela, il faut rajouter le fort déploiement économique du royaume vers cette partie du continent. Tout cela représente un avantage pour le partenaire français. Seulement, faudrait-il que le Maroc en tire correctement profit. D’autant que, le ministère n'a même pas abordé le projet de la mise en place de l'INSA Maroc, l’école d’ingénierie qui devrait permettre la reconnaissance directe des diplômes. Et selon AFP, ce dossier «se limitera pour l'instant à une étude, sur six mois, du projet de création».

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com