Les eaux usées entrainées par l'Oued Bouchtate «ont submergé terres agricoles et réseaux routiers et se déversent au-delà de la frontière algérienne (à proximité de Maghnia, ville située à 24 km de Oujda), ce qui crée de lourdes tensions avec nos voisins», révèle le quotidien L’Economiste dans son édition de lundi 1er avril. Cette situation serait due aux précipitations enregistrées ces derniers jours. En effet, les eaux usées se seraient mêlées à ces fortes pluies entrainant de nombreux dégâts sanitaires et environnementaux.
Les Oujdis également affectés
Ces eaux nauséabondes n’importunent pas uniquement nos voisins algériens. Les riverains oujdis également en souffrent, révèle la même source. Et les villages comme Oukacha, Jouadra et Zghamime. «A chaque fois que les pluies sont fortes nous vivons le calvaire à cause des failles dans l’exécution des travaux de canalisation des eaux usées et pluviales», expliquent des habitants de Jouadra. L’un deux, Ahmed Mehdaoui, est éleveur. Il aurait perdu jusqu’à «une trentaine de brebis à cause de la pollution des eaux et des herbes qu’elles broutent». Pour ce paysan qui ne dispose que de 100 brebis, en perdre une trentaine, l’on imagine ce que cela peut signifier pour lui...
Outre des problèmes comme ceux rencontrés par les éleveurs et agriculteurs, les habitants de ces villages sont également confrontés aux mauvaises odeurs ainsi qu’à la nuisance des insectes suscitées par les eaux usées.
La Régie estime faire son travail
Cette situation se répèterait à chaque fois que la région est arrosée par de fortes précipitations. Pourtant, la ville est dotée de la plus grande station d’épuration des eaux usées à l’échelle nationale qui a dûment nécessité un investissement global de 255 millions de dirhams. Et l’année dernière elle a vu le lancement du projet d’extension de son réseau d’assainissement liquide.
A la Régie autonome intercommunale de distribution d’eau et d’électricité d’Oujda (Radeeo), l’on soutient cependant que les eaux déversées dans l’Oued Bouchtate sont essentiellement des eaux de pluie reconnaissant qu’en cas de fort débit des précipitations, celles-ci emmènent avec elles les eaux usées. Selon le chef de division ingénierie et investissement à la Radeeo, Radoine Hsini, le matériel nécessaire pour le curage est pourvu par la Régie. Seulement, les «rejets de certains résidus industriels et d’abattoirs ainsi que quelques actions de vandalisme détériorent les infrastructures» dit-il. Ce qui causerait tous ces problèmes.
Une chose est certaine, trouver des solutions à cette situation plus que gênante devient impératif, surtout quand cela pose problème de l’autre côté de la frontière. L'office national de l'électricité et de l'eau a récemment emprunté un milliard de dirhams au Japon pour la rébabilitation et l'extension des capacités d'épuration et collecte. Ceci devrait servir à l'amélioration des conditions de vie d'un million d'habitants, mais il n'est pas précisé si la ville d'Oujda est ou non concernée.