L’ailier marocain du FC Volendam Bilal Ould-Chikh s’est confié récemment sur le racisme dont il fait l’objet sur les gradins, malgré ses prestations décisives avec son équipe. Dans une interview accordée à NU.nl et citée par Voetbalprimeur, le joueur précédemment sélectionné pour l’équipe du Maroc U20 a fait état d’insultes choquantes, notamment cette saison. Lors du match à l’extérieur contre le FC Den Bosch, il aurait notamment été traité de «musulman cancéreux». Dans ses déclarations, le joueur de 27 ans décrit aussi «un sentiment d’exclusion structurelle» lié à ses origines. Pour toutes ces raisons, il envisage de rentrer au Maroc, une fois sa carrières sportive terminée.
Lundi soir, Bilal Ould-Chikh a même brillé en Eredivisie avec Volendam. Mais dans cette interview, il a estimé qu’«il est plus important de parler de discrimination», au vu de l’accumulation de précédents qui détendent sur son moral de joueur. Le mois dernier, il avait déjà fait état de racisme de la part de certains de ses supporters. Son club avait a ensuite publié une déclaration, affirmant que l’équipe et le footballeurs ne reviendraient plus sur le sujet.
Mais le jeune joueur estime que ces expériences difficiles sont «trop intenses» pour être passées sous silence. «Je n’arrive pas à expliquer pourquoi je suis abordé de manière plus virulente que les autres, si ce n’est en raison de mon origine», confie-t-il. «Je suis resté poli lors de l’entretien. Mais il faut que les gens réalisent à quel point j’ai été victime de discrimination et de racisme, ces dernières années», a-t-il dit.
Selon le joueur, ces situations «arrivent partout ; au stade de l’ADO Den Haag, au FC Den Bosch…». A Emmen, Bilal Ould-Chikh avait marqué le but de la victoire, la saison dernière. Un honneur que des supporters racistes n’ont pas accepté. «Après cela, un homme plus âgé est venu me voir. Il m’a dit : beau but, mais dommage que quelqu’un comme toi le marque’», a-t-il affirmé.
Le footballeur qualifie ces violences verbales enchaînées de «traumatisme». «Le sentiment d’être différent est toujours resté. Après ma carrière, je partirai au Maroc. Je me sens plus chez moi là-bas qu’aux Pays-Bas», a-t-il déploré.