La scène en a choqué plus d’un. Une vidéo filmée dans une école de Melilla, enclave espagnole située dans le nord-est du territoire marocain, montre un professeur en train de tabasser l’un de ses élèves en plein cours et devant les yeux de ses camardes de classe. Filmée par l’un de ces derniers, la vidéo a, d’abord, été postée sur les réseaux sociaux avant d’être diffusée, lundi, par la majorité des médias espagnols.
Selon le quotidien espagnol El Mundo, les «images, terrifiantes semblent dater d’un autre siècle, mais en réalité, elles ont été filmées il y a tout juste quelques semaines», dans un établissement marocain dénommé «la Residencia de Estudiantes Marroquíes Musulmanes». Il s’agit d’une école, construite dans les années 60, qui bénéficie d’un statut spécial. C’est, en effet, la seule qui, à ce jour, dépend toujours du ministère marocain de l’Education et non du gouvernement espagnol. La majorité de ses enseignants sont, donc, marocains, tout comme les élèves qui la fréquentent.
19 secondes de torture
La vidéo en question dure 19 secondes. 19 secondes durant lesquels l’élève a été frappé à au moins dix reprises et dans plusieurs parties de son corps. On y voit l’enfant, âgé de neuf ou dix ans selon la presse espagnole, pleurer et crier sous le regard de ses camarades. A un certain moment, il tente même d’échapper à la brutalité de son professeur, en vain. Ce dernier le rattrape violement et le remet sur son siège. Heureusement pour le petit, la scène a été filmée par l’un de ses camarades, ce qui a permis d’alerter, preuve à l’appui, la police locale.
La préfecture de police de Melilla a, d’ores et déjà, ouvert une enquête pour en savoir plus sur les circonstances de l’incident. La cour d’instruction n°4 de la ville a été chargée de l’affaire. Aux dernières nouvelles, le professeur mis en cause a été identifié, mais pas interpelé. La Ville s’est portée partie civile dans ce dossier, indique la même source, soulignant que la vidéo a semé la consternation au sein des habitants de Melilla. La direction de l’école, elle, ne s’est pas encore prononcée sur l’affaire.