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Grand Angle

Accord agricole Maroc-UE: Des producteurs espagnols et français grincent des dents

Après la guerre contre la tomate marocaine, les producteurs espagnols de fruits et légumes s’apprêtent à engager une autre bataille contre les Marocains. Cette fois ce n’est pas la tomate qui est en cause, mais la fraise produite au Maroc et qui doit être exportée vers l’Union européenne (UE). Les producteurs français semblent bien partis pour épauler leurs homologues ibériques, pas contre la fraise, mais sur l’accord même.
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Le syndicat interprofessionnel de la fraise andalouse (Interfresa) a fait par de sa préoccupation par l'accord (qui doit être paraphé prochainement) entre l'UE et le Maroc. Ledit accord permettra d’après ce groupement agricole, cité par Huelva Informacion, l'entrée au sein de l’Europe des 27, de 4 600 tonnes de fraises marocaines sans droits de douane à partir d'avril.

Selon les agriculteurs de la région d’Huelva, l’entrée de ce contingent en avril peut avoir des effets – néfastes – sur les prix. La raison avancée est que les campagnes espagnole et française connaissent à la même période un pic de production. D’ailleurs dans l’Hexagone, la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL) est aussi opposé à la signature de l’accord. Selon sa présidente Angélique Delahaye, citée par l’AFP, « l’accord a beaucoup surpris les producteurs tant il prévoit des avancées très significatives en faveur du Maroc».

En effet, on apprend de L’Economiste, que l’accord entre l’UE et le Maroc – qui sera paraphé d’ici la fin de cette semaine – prévoit de nouvelles augmentations d’importations de six fruits et légumes : tomates, courgettes, concombres, ail, clémentines et fraises. De fortes augmentations en perspective, de l’ordre de 22 % sur cinq ans sur le contingent de tomates. De même, les parts exportées de courgettes et de concombres passeront respectivement de 20 000 à 50 000 tonnes et de 6 200 à 15 000 tonnes. Pas de précision en revanche pour la fraise, la clémentine et l’ail.

On comprend dès lors les inquiétudes du côté des Espagnols concernant la convention. Ainsi, Interfresa a rencontré le mardi, le président du Parti populaire (PP) d’Huelva, Manuel Andrés González. Ce dernier leur a fait savoir que le PP exigera de Madrid la reconsidération de sa position vis-à-vis de l’accord et la défense de la fraise d’Huelva, une des clés de l'économie provinciale. Le secteur génère annuellement 620 millions d'euros et concentre plus d'une centaine d'entreprises et plus de 1 250 exploitations. Pour rappel, grâce à cette région, l’Espagne est le deuxième plus grand producteur de fraises (après les Etats-Unis d’Amérique) dans le monde et le premier en Europe.

Malgré ces prises de positions en Espagne et en France, l’accord l’agricole entre l’UE et le Maroc a de fortes chances d’être paraphé. Mais la procédure d’adoption par la Commission et sa présentation au Conseil des ministres et du Parlement européens sont prévues pour début janvier 2010 selon L’Economiste. Suivront ensuite sa signature officielle et sa ratification par le Parlement marocain, avant d’entrée en vigueur en 2011.

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