Naïma Samih, figure emblématique de la chanson marocaine, est décédée à l’âge de 72 ans des suites d’une longue maladie. Née en 1953 à Casablanca, dans le quartier de Derb Sultan, elle a marqué de son empreinte la scène musicale marocaine et arabe.
Issue d’une famille conservatrice, Naïma a dû interrompre ses études en 1966 pour se former à la coiffure et à l’esthétique. Cependant, sa passion pour la musique l’a rapidement conduite vers les émissions de découverte de talents de la Radio-Télévision marocaine, notamment “Khamiss al Had” de Mohammed Bouanani et “Maouahib” d’Abdenbi Jirari. Malgré les réticences initiales de sa famille, elle a su convaincre par son talent et sa détermination.
Sa voix authentique, mêlant douceur et mélancolie, rappelle les voix feminines du sud marocain amazigh. Parmi ses œuvres les plus marquantes figurent «Yak A Jarhi», «Ghab aaliya lehlal» et «El Bahhara», considérées comme des chefs-d’œuvre de la chanson marocaine.
Dans les années 1980, Naïma Samih a conquis le public tunisien en se produisant sur la scène de l’amphithéâtre de Carthage, renforçant ainsi les liens culturels entre le Maroc et la Tunisie. Sa voix unique et son répertoire riche lui ont valu une reconnaissance à travers le monde arabe.
Tout au long de sa carrière, elle a collaboré avec de grands noms de la musique marocaine, tels qu’Abdallah Issami, Ali Haddani, Abdelkader Rachdi, Mohamed Bennabdelssalam et Abdelwahab Doukkali.
Sa discrétion et son humilité ont toujours été saluées par ses pairs et son public. Son dernier hommage public remonte à 2016, lors du festival “Voix de Femmes” à Tétouan.
En décembre 2024, son état de santé s’était aggravé, nécessitant une hospitalisation à Rabat. Malgré une légère amélioration qui lui a permis de retourner chez elle, elle s’est éteinte le 8 mars 2025, laissant derrière elle un héritage musical inestimable.