La police de Tanger est en état d’alerte. Et pour cause, six jeunes de la ville ont pris le chemin de la Syrie pour rejoindre les rangs de l’opposition. Mais de quelle opposition s’agit-il ? Contrairement à certaines informations publiées par un site d’actualité à Tanger et reprises par des supports arabophones de la presse écrite, une source nous indique que la destination finale des Marocains qui atterrissent en Syrie, après avoir effectué un passage en Turquie, n’est pas l’armée libre du colonel Youssef El Assaâd mais le Front Annosra, très proche d'Al Qaida, et classée, en février, comme organisation terroriste, par l’administration du président Obama.
Le nord du Maroc alimente en recrues les antennes d’Al Qaida
Cette fuite, qui n’est d’ailleurs pas la première, révèle au grand jour les failles des services de sécurité dans la surveillance des activités des milieux salafistes de la capitale du Détroit, notamment à Béni Makada connu pour être un bastion des adeptes de ce courant radical. Justement les six jeunes en question résidaient à Béni Makada. Fin novembre, un autre habitant de cette banlieue tangéroise a été arrêté à l’aéroport Ibn Battouta alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol vers la Turquie. Une arrestation à l’origine d’affrontements entre des salafsites et les forces de l’ordre.
En général, avec Sebta et Melilla, le Nord du Maroc est un vivier intarissable pour les recruteurs à la recherche de nouveaux profils de combattants pour le compte des groupes islamistes, actuellement c’est la Syrie qui est la destination en vogue et dans une moindre mesure le Mali. Auparavant, c’était l’Irak et la Libye. Début février, un natif de Larache a été tué, à Yaâkoubia, lors d’un échange de tirs avec l’armée régulière encore fidèle au président Bachar Assad. Abou Hajar avait passé huit ans de prison pour son implication dans les attentats du 16 mai 2003.