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Tribune

Où sont passées les valeurs du Monde ?

Mouna Hachim, écrivaine et chroniqueuse régulière au journal l'Economiste, s'est vue refuser la publication de la tribune que nous vous proposons aujourd'hui sur notre site. Dans cette chronique un rappel est fait sur les valeurs universelles qui selon Mouna Hachim, péréclitent au gré de la crise et des intérêts particuliers, un cri de colère qui ne semble pas être du goût des éditorialistes de l'Economiste. Sur son compte Facebook, Mouna Hachim précise que le refus de cette tribune signe de facto la fin de la collaboration avec l'Economiste.

Publié
Michel Tournier avait dit: «La perversion, ça consiste à retourner toutes les valeurs et à appeler mal ce qui est bien ou noir ce qui est blanc. »*
Temps de lecture: 4'

Quand un Indigné, pourfendeur de l’injustice faite au peuple palestinien est lâchement critiqué pour cet engagement par les prétendus défenseurs de la liberté et des droits de l’Homme. Quand les guerres de conquête prédatrices sont présentées comme des actes humanitaires et les victimes civiles et saccages de biens civilisationnels millénaires, des dégâts collatéraux. Quand on dit combattre le terrorisme et qu’on s’acoquine avec ses financiers, jouant les apprentis sorciers. Quand l’intolérable famine côtoie la surbouffe et que les budgets militaires sont indécemment supérieurs au budget consacré à nourrir le monde. Quand ceux qui ont la chance de manger ne savent plus ce qu’on met dans leurs plats. Quand quasiment tout est privatisé, ressources biologiques et organismes vivants. Quand les dérives ultralibérales sont tragiquement payées par ses propres victimes. Quand les diktats prennent toutes les figures possibles dont celles des politiques économiques qui imposent leurs volontés aux parlements nationaux. Quand la remise en question d’une doxa réputée infaillible peut se mouvoir en chasse aux sorcières avec pour autre épouvantail: théorie du complot !!!...

Tant de raisons de revisiter les valeurs en cette époque de toutes les crises dont la plus importante reste sans doute une crise morale et perte de confiance de citoyens du monde, soumis globalement aux mêmes vicissitudes, en un système dont les maîtres mots sont le calcul et l’intérêt.

Fracas économico-social et crises systémiques dangereuses pour les démocraties libérales, révolutions dans les pays «arabes» et incertitudes sur leur issue, guerres qui se prolongent et se préparent... Désenchantement d’un monde à une époque où il faut oser crier «Indignez-vous !» et secouer les consciences plongées dans une sorte de fatalité.

Mais que sont devenues ces valeurs avec lesquelles certains jouent au point de les inverser, salissant les idéalistes, transformant les bourreaux en victimes, les guerres en opérations de bienfaisance, l’argent en valeur sacrée...

Où sont ces groupes autrefois porteurs de nobles idéaux et qui ont failli aujourd’hui à leurs responsabilités historiques ne gardant que les slogans?

Comment définissent Al-Akhlaq ceux qui en font référence, en restant fixés sur le corps, sur la femme et sur le sexe, paravent pour cacher l’incompétence devant la corruption, l’injustice, l’inégalité, le favoritisme, l’impunité...si ce n’est, la totale compromission.

Comment ne pas observer ce décalage criard entre le discours moralisateur et la réalité sociale parfois dans la schizophrénie et incontestable hypocrisie. Un simple regard est significatif, dans nos sociétés d’apparence parées de toutes les vertus, sur les chiffres relatifs à la vente d’alcool, aux maladies sexuellement transmissibles, abandons de nourrissons, viols de mineurs... Mais de quelle morale parle-t-on?

Par ailleurs, on peut comme toutes les sociétés, arguer de valeurs spécifiques et même les défendre au nom de l’identité et du droit à la différence. Mais elles ne peuvent bafouer les valeurs universelles arborées dans nos enseignements sacrés. Un message à l’intention de ceux qui prétendent s’en revendiquer en s’éloignant de sentences clairement émises dans le Coran et s’attachant aux chaines d’interprétations rigoristes de hadiths même apocryphes pour certains, se soldant par des fatwas amorales par leur barbarie ou indécente extravagance, à la grande joie des ennemis de l’islam, les extrêmes ayant tendance à se retrouver.

Liberté, de se couvrir ou de se dévoiler, de croire ou de ne pas croire, de pratiquer librement ses croyances ou de ne pas pratiquer, d’avoir ou pas le choix... «Quiconque le veut qu’il croie, quiconque le veut qu’il mécroie», lit-on dans le Coran. Le seul juge est Dieu qui promet le châtiment le jour du Jugement. Alors comment Lui disputer, ici par la violence, les dons d’ubiquité et d’omniscience? Al-Imane (la foi, la croyance) ne relève-t-il pas strictement de l’ordre de l’intériorité, tissant un lien entre le Créateur et l’homme, encore plus intime que celui de «Habl-Al-warid» et veine jugulaire, défiant ainsi toute tentative d’interposition? Les cinq piliers de l’Islam ne sont-ils pas fondés d’abord sur la Niya ; Œuvre du cœur, révélatrice en puissance de la place de l’intention personnelle, car «nulle contrainte en religion».

Ceux qui disent le contraire se mettent eux-mêmes en marge des enseignements et valeurs de l’islam surtout quand ils veulent imposer un système qui combat la diversité, brime le débat, quadrille la pensée et la société, à des années-lumières de la conception de la Cité telle qu’émise par le Prophète lui-même dans la Constitution de Médine, et de la convention universelle des droits de l’Hommes réunies.

De quelles valeurs parlent-on en effet: idéologiques, politiques, religieuses, spirituelles, personnelles, socio-culturelles...? Celles qui naissent de moments de tribulations ou celles éternelles qui traversent le temps? Celles basées sur le respect, la dignité, la compassion, la miséricorde, la tolérance, la charité, la fraternité, l’universalité... ou celles qui en sont l’antithèse? Celles qui aspirent au bonheur profond ou celles qui flattent les plaisirs factices? Les normes de conduite ouvertement personnelles, celles reçues en héritage ou celles  nées de la société de consommation?

Dans ce monde en ébullition où tout se vend surtout l’illusion, comment forger son éthique personnelle, loin de toute manipulation. Une quête de la vérité loin de l’effet mouton dont un homme comme Ali ibn Abi Talib disait: "On ne connait pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et tu connaitras ses gens.".

*Dans Vendredi ou les limbes du Pacifique, publié en 1967, l’écrivain français reprend et réactualise le mythe de Robison Crusoé de Daniel Dufoe, inspiré lui-même probablement du conte philosophique Hay Ibn Yakdan d’Ibn Tufayl...

Car le thème permet d’illustrer magistralement une conception de l’homme livré à lui-même, le sens de l’existence, les systèmes de valeurs coupant les ponts avec les références des compatriotes et entamant un changement de toute la structure psychique qui constitue le rapport à autrui et à soi au point de faire rester le personnage sur son île Speranza.

Tribune

Mouna Hachim
Écrivaine et chroniqueuse
Les valeurs en questions
Auteur : zumba
Date : le 15 mars 2013 à 23h45
Cet article sort des sentiers battus et impose aux lecteurs une réflexion sur ses propres valeurs. Nous ne sommes plus en effet dans le cadre d'un article informatif à sens unique à l'instar d'ailleurs des manifeste humanistes (je pense à Morin, Hessel, ...)
La question du titre est d'ailleurs bien posée :
Par cette censure, l’Économiste se positionne sur ces propres valeurs.
Là où n'importe quel journaliste aurait revu et corrigé sa copie, Mme Hachim se positionne également sur les siennes et préfère rompre sa collaboration. A son grand honneur!
Une divergence donc de vision entre les deux parties.. J'espère que cela ne nous privera pas de lire cette grande dame qui désormais ne fait plus partie des cases qu'on a bien voulu lui attribuer "écrivain", "journaliste", "historienne"... Une intellectuelle, libre et intègre!
le vent
Auteur : balyout
Date : le 15 mars 2013 à 19h56
@webaros ,vous porter tant de haine et de jalousie a une grande dame lalla Mouna qui nous a toujours injecté de l’adrénaline contre ce vent infect de microbes d'intellectuelle raté comme vous Mr webaros ,
on ne pourra jamais faire d'un âne un cheval de cours
Requiem pour des idiots
Auteur : Mohcine Benhima
Date : le 15 mars 2013 à 17h55
Monsieur WEBAROS, quand vous traitez l'article de Mouna Hachim de vide pour des gens vides vous insultez tous les lecteurs de l'économiste de vide.
Vous n'avez usé d'aucune analyse concrète pour démonter la chronique vous vous contentant juste de commérer comme une neggafa.
Vous n'avez même pas eu l’honnêteté de vous identifier car vous et le rédacteur en chef n'avez pas de couilles pour ce faire. Normal, vous vivez dans la terreur au sujet d'une entreprise ou le management est directif.
Couilles molles, vous ne faites même pas votre travail correctement pour défendre la position de votre torchon. Monsieur fanfaron, sachez que votre rédacteur en chef n'a pas latitude pour censurer un article, car il n'est qu'un sous fifre auquel on a attribué le titre de rédacteur en chef sans aucun mérite pour faire de lui un fusible que l'on fait sauter en cas de pépin, alors qu'il ne se prend pas pour de la merde.
Comment vous osez insulter le travail d'une dame réputée par sa grande érudition et sa probité. Etes vous sales minables , capables d'écrire ne serait-ce que l'introduction d'un article.
Normal, que vous preniez cette position, car votre torchon, ,'a jamais fait d'analyses se contentant de publier les informations des nominations des dirigeants, les articles qui vous parviennent par les entreprises qui vous achètent , et les bilans et performances des entreprises auxquelles vous faites la lèche. Comme l'a si bien dit Monsieur MIDAOUI si vous étiez mes enfants koune khlite dar boukoum Signé Mohcine benhima
un point de vue se respecte
Auteur : parole de citoyen
Date : le 15 mars 2013 à 14h58
Je trouve regrettable que les échangent dégénèrent en insultes mais je ne tomberai pas dans ce piège. Cet article mérite mieux même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qui y est écrit. Je ne critiquerai pas non plus l'Economiste pour plusieurs raisons. D'1 , ce n'est pas lui qui a pris la décision de rompre avec Mouna Hachim et de deux, il est libre ou pas de publier ce qu'il veut. Je regrette certaines interventions en commentaires. On peut défendre la qualité du travail de Mouna Hachim que je respecte et j'apprécie depuis déjà quelques années sans pour autant dénigrer un journal qui a son public et sa manière de faire. Je trouve cependant la manière de procéder plus que choquante d'autant plus qu'il s'agit d'une chronique où la liberté de temps est de règle dans le milieu. On a le droit de ne pas pas apprécier mais ça se discute les yeux dans les yeux et non par des procédés indignes d'un journal qui se veut sérieux et qui plus est a été primé l'année passée dans ma ville. Je ne commente pas les chroniques de Mouna Hachim par amitié mais quand j'en ressens le besoin et je dirai même que je suis plus souvent en désaccord avec ses idées qu'en phase mais c'est comme ça et ça ne m'empêche pas de continuer à la lire parce que je trouve ses réflexions pertinentes. entre parenthèses, je trouve dommage que l'économiste sur son site ne permet pas les commentaires même modérés. Il pourrait ainsi se faire une idée de la perception des chroniques de Mouna Hachim par le public. C'était mon point de vue très personnel.
Pseudonyme webaros et dommage que je ne puisse pas mettre un nom à votre pseudo, je tiens à rester courtois par respect aux lecteurs et à cet article qui est loin d'être un torchon.
Dommage que vous n'ayez point pris la peine de vous relire. vous êtes dans la contradiction du début de votre commentaire jusqu'au dernier caractère.
dire que l'article est construit sur du vide et juste après avancer que ce n'est pas le fond qui est dérangeant mais la forme, il y a comme un problème dans votre esprit. Vous jugez bien facilement les gens sur leur visibilité médiatique et pendant que vous y êtes, dites encore qu'elle paye ses lecteurs. vous vous permettez de juger la forme mais à quel titre, celui d'un pseudo x, c'est bien prétentieux de votre part.

Elle a le droit absolu de défendre son travail même si vous avez le droit de critiquer et le contenu et le contenant mais quand on collabore avec une personne aussi intègre et respectable que Mouna Hachim, le constat de n'importe quel lecteur vide ou pas est de considérer l'attitude de l'Economiste comme déplorable qui devrait inciter la direction a réfléchir sur ce fait au moins par égard à son personnel permanent qui peut aussi penser qu'il pourra être la cible d'une même réaction.
C'est triste pas pour Mouna dont la force de caractère sait lui permettre de se relever de ce qui n'est qu'une simple péripétie de la vie mais pour la presse en général. Dans cette attitude, on y voit un mépris du travail et pire de l'intelligence.

et comme je ne suis point rancunier, je souhaite une bonne continuation et à Mouna Hachim et à l'Economiste et je tenais à remercier le site yabiladi que je lis depuis plus d'1 an même si je commente pas de me permettre de m'exprimer. Mine de rien, ce n'est pas aussi répandu que ça.
et de grâce qu'on soit pour ou contre, rehaussons le débat pour l'amour des mots.
Longue vie à la liberté d'expression
Une grande perte pour un grand torchon
Auteur : Lectrice indignée
Date : le 15 mars 2013 à 13h30
J'ai lu votre article censuré, et tout ce que cette censure m'inspire, c'est une profonde déception envers un journal de cette envergure, qui censure la seule personne qui a eu le courage de dire des réalités que les plus grands penseurs de notre pays n'ont osé dévoiler.

Je suis convaincue que cet "incident" ne vous empêchera pas de continuer à vous exprimer et à nous inspirer. Que vous écriviez sur un blog, sur un webzine ou même sur une serviette en papier, vos écrits seront, pour moi et pour un bon nombre de personnes, toujours meilleurs que tout ce qui s'imprimera désormais sur ce journal dont la seule ambition est d'endoctriner le peuple et de vendre des insertions presse.

Je vous souhaite beaucoup de courage.
Emission spécial MRE
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