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Grand Angle

Maroc : Le glaucome fait des ravages chez les populations les plus démunies

Qu’est-ce qu’un glaucome ? Comment le soigner ? C’est pour tenter de mieux informer les Marocains sur les dangers de cette maladie, que l’association marocaine contre le glaucome organise actuellement une campagne de sensibilisation sur cette maladie. Une maladie qui peut entrainer la perte de la vue... à vie.

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La semaine mondiale du glaucome se poursuit jusqu’au 16 mars prochain. Au Maroc, l’association marocaine contre le glaucome profite de cette période pour mieux sensibiliser la population marocaine aux dangers de cette maladie touchant le nerf optique. «Le glaucome est une maladie très grave qui amène à une cécité irréversible. La différence avec la cataracte, est que cette dernière conduit à une cécité réversible. Le patient peut récupérer la vue», indique Hicham Tahiri, ophtalmologiste à Fès, contacté par Yabiladi.

Aujourd’hui, on ne connait pas exactement le nombre de Marocains qui ont un glaucome, faute de statistiques fiables. Hicham Tahiri, lui estime que sur 50 patients qui visitent un ophtalmologiste, 5 ont un glaucome. «C’est énorme !», lance-t-il. Par ailleurs, toute personne diabétique doit également rester sur ses gardes car un diabétique sur 10 aujourd’hui a un glaucome. Le journal Au Fait estime quant à lui, que «1 à 2% des Marocains de plus de 40 ans sont glaucomateux.»

Dépistage

La meilleure solution pour éviter que la maladie ne se développe ou s’aggrave est de faire une visite médicale. «La meilleure solution reste les dépistages précoces. J’encourage les Marocains à faire examiner leurs yeux à partir de l’âge de 40 ans. Ils doivent doubler d’attention si l’un de leur parent a déjà un glaucome», insiste-t-il précisant que plus une personne a une peau foncée et plus elle est susceptible d’avoir un glaucome. Dépister tôt permet ainsi aux patients de recevoir les soins nécessaires. En cas de cataracte, il pourra subir une opération. En cas de glaucome, il devra suivre un traitement à vie avec notamment des gouttes à se mettre dans l’œil. Un traitement qui permettra à la maladie de ne pas évoluer.

La caravane passe

Néanmoins, tous les Marocains n’ont pas les moyens de se payer un traitement à vie pour soigner le glaucome. «Le patient qui n’a pas les moyens financiers de se soigner va payer son premier mois de traitement mais il l’abandonnera au bout du deuxième mois», regrette le médecin. Lorsque Hicham Tahiri sent que certains de ses patients n’auront pas les moyens de payer le traitement, il les encourage à se faire opérer. Une opération prise en charge à 100% par la Ramed, appelée aussi «la mutuelle des pauvres». Malheureusement, certains habitants vivant dans des régions enclavées ne savent même pas qu’il existe une mutuelle prenant en charge les soins des plus démunis. C’est pour viser cette population en particulier, qu’une caravane itinérante de dépistage se déplace actuellement dans plusieurs villes du royaume. Après Casablanca, Kénitra, Kasba Tadla, Azilal, Meknès ou Ouarzazate, prochaines escales de la caravane : Agadir, Tanger, Nador ou encore Azrou.

Basé dans la ville de Fès, Hicham Tahiri explique également que les artisans qui passent des dizaines d’heures dans leurs ateliers oublient souvent, faute de temps d’aller passer un examen des yeux, qui ne sont autres que leur outil de travail. «Ils s’oublient et ne font pas de dépistage. Souvent faute de temps mais aussi faute de médiatisation», conclut-il.

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