L’Algérie réagit au projet de deuxième passage routier entre le Maroc et la Mauritanie

L'Algérie tente de relancer la construction de la route entre Tindouf et Zouerate. Un projet annoncé en grande pompe le 28 décembre 2021 à Alger, lors de la visite d'État effectuée par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Depuis, la voie terrestre tant attendue est restée enlisée dans les sables du Sahara.

Ce lundi 10 février, Abdelmadjid Tebboune a présidé une séance de travail «consacrée au suivi de la réalisation» de ce projet «et à la promotion des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Mauritanie», indique la présidence algérienne dans un communiqué.

Cette annonce intervient après que le Maroc a commencé la réalisation d’un deuxième passage commercial avec la Mauritanie, après El Guerguerate, devant relier Es-Smara à la frontière avec le voisin du sud. Un chantier qui avance à un rythme soutenu.

La route entre Tindouf et Zouerate, longue d’environ 800 km, sera entièrement financée par l’Algérie, conformément au mémorandum d’entente signé entre les deux parties le 28 décembre 2021, en échange d'une concession d’exploitation d'une durée de dix ans, avec reconduction tacite.

Ce n'est qu'en mars 2022 que le président algérien a signé le décret portant ratification du mémorandum. Agacée par ce retard, la Mauritanie avait pressé le gouvernement algérien pour entreprendre rapidement la construction de la route Tindouf-Zouerate lors des entretiens du 12 décembre 2022 à Alger entre les ministres de l'Équipement et des Transports. Une pression qui s’est avérée vaine.

Ce n’est qu'après l’adhésion, le 23 décembre 2023 à Marrakech, du Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad à l’initiative lancée le 6 novembre de la même année par le roi Mohammed VI, permettant aux pays du Sahel d’accéder à l’océan Atlantique, que l’Algérie a fait des pas en direction de la Mauritanie. Le président Tebboune avait ordonné la création d’une zone de libre-échange avec la Mauritanie et, le 22 février 2024, le projet de route Tindouf-Zouerate a été relancé par une nouvelle annonce à l’occasion d’une visite du président mauritanien à Alger.

Pour rappel, l’Algérie avait inauguré en août 2018 le passage frontière Tindouf-Zouerate. Une voie non-bitumée, décriée alors par les transporteurs algériens.