Menu

Grand Angle

France : Comme l’extrême droite, la droite veut restreindre les importations agricoles marocaines

La droite et l’extrême droite françaises font front commun contre les importations agricoles marocaines. La proximité avec le Maroc et le traditionnel soutien à la marocanité du Sahara sont mises sous le boisseau, au profit de leurs électorats.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Les produits agricoles marocains sont dans la ligne de mire de la droite française. Un député sous la bannière des Républicains a présenté une proposition de loi, appelant à «interdire l’importation de produits agricoles non autorisés en France». Le texte sera examiné le 6 février par l’Assemblée nationale française.

L’auteur de l’initiative législative, Antoine Vermorel-Marques, a estimé, dans une petite introduction, que les «grandes injustices» auxquelles font face les agriculteurs français «proviennent de produits importés ne respectant pas les normes qui leur sont imposées».

Une ligne qu’il a défendue dans une interview, expliquant que son texte a pour objectif de «protéger nos agriculteurs et les consommateurs, en interdisant les produits importés qui ne respectent pas nos normes sanitaires». Le député a notamment cité «la tomate du Maghreb, qui est traitée avec un pesticide interdit depuis quinze ans en France».

«C’est de la concurrence déloyale, il ne faut pas s’étonner ensuite qu’on soit en difficulté économique. Les rapports du Sénat considèrent qu’il y a 10 à 25 % des produits agricoles importés qui ne respectent pas nos normes sanitaires. Cela représente 10 milliards d’euros de pertes pour nos agriculteurs.»

Droite et extrême droite, même discours

Le discours porté par le député LR dans sa proposition de loi est largement partagé par ses collègues de l’extrême droite. En témoignent les positions défendues par l’actuelle présidente du groupe d’amitié parlementaire France-Maroc, Hélène Laporte du Rassemblement national (RN). Le 30 octobre 2024, alors que le président français effectuait une visite d’État au royaume, elle appelait sur la plateforme X la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, «à mettre fin à l’accord commercial visant à exonérer de droits de douane la tomate marocaine et qui place nos agriculteurs dans une situation de concurrence déloyale invivable depuis 2012 !».

La députée en a remis une couche, le 15 janvier 2025. Elle a plaidé pour une «révision des accords» d’association (…) qui s’opposent à l’intérêt de nos filières. Je pense notamment à l’accord nous liant au Maroc, qui prévoit des exonérations de droits de douane sur l’importation de tomates, y compris pendant la saison estivale».

Face à ces appels signés par des politiques de droite et d’extrême droite, qu’ils soient Français ou Espagnols, le Maroc tient à leur rappeler qu’il importe des produits agricoles européens. «L’Union européenne réalise un excédent commercial avec le Maroc de près de 600 millions d'euros. Et c’est l’UE qui exporte le plus de produits agricoles, céréales et autres, vers le Maroc», avait révélé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors du point de presse qu’il avait animé, en février 2024 à Rabat, avec Stéphane Séjourné, l’ancien chef de la diplomatie française.

Bourita avait également balayé d’un revers de main le prétexte de non-respect des normes phytosanitaires, agité par les droites comme un épouvantail pour faire peur aux consommateurs européens. «L’Union européenne n’est pas une passoire où tout entre sans contrôle (…) On a négocié des quotas. On a négocié des normes phytosanitaires. L’Union européenne était, d’ailleurs, très tatillonne sur les conditions», avait-il précisé.

L’Union européenne est tenue à proposer au Maroc, d’ici le 3 octobre prochain, deux nouveaux accords de pêche et agricole. Rabat exige que les produits du Sahara occidental soient inclus. Les arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne, du 4 octobre 2024, ont donné une année à l’UE pour s’y conformer.

Yazs
Date : le 04 février 2025 à 09h16
Pour faire des produits transformés, il faut des usines. Ça demande de l'investissement en capitaux et en ressources humaines et une certaine prise de risque. Tous ce que l'investisseur marocain ne veut pas. Faire un champ de tomate, c'est 1M de dihram et une main d'œuvre manipulable et analphabète. Une usine de production de sauce tomate, c'est 10 à 15x plus à négocier avec des techniciens et des ingénieurs qui demanderont une augmentation et des avantages tous les ans. Voilà pourquoi le Maroc n'avance pas. Les capitaux sont détenu par une classe d'abruti trop radin pour produire quoique ce soit qui nécessite un minimum d'investissement.
Citation
bouza75 à écrit:
La crise est passée par là! Le européens sont de plus en plus durs. Trump et le le mercosur leur font des misères, du coup ils se "vengent" sur les pays jugés "plus faibles". Le Maroc doit défendre ses intérêts, s'il le faut en agitant les mêmes menaces. Les européens ne peuvent pas vouloir nous vendre du blé, des avions, des trains, des stations de dessalement, des armes... et refuser de nous acheter des tomates ou des courgettes! La balance commerciale du Maroc est déficitaire de 600 millions avec la France, donc stop aux excuses bidon pour ne plus importer de tomates du Maroc. En même temps le Maroc n'a que ce qu'il mérite. Pourquoi s'acharner à exporter de la tomate brut alors que l'on peut exporter cette dernière transformée. J'ai vu pas plus tard que hier, un reportage sur l'entreprise italienne MUTTI, qui produit des tomates concassées, du contré de tomates, du coulis de tomate... Tout est exporté vers dans le monde et à elle seule elle réalise 700 millions d'euros à l'export! pourquoi ne pas faire pareille? il sera bien plus difficile aux européens de critiquer les produits industriels marocains que les tomates en cagettes. Nous sommes les champions de l'export de produits non transformés. Résultats, la balance commerciale est toujours déficitaire et le déficit s’grave d'année en année.
bouza75
Date : le 02 février 2025 à 18h38
La crise est passée par là! Le européens sont de plus en plus durs. Trump et le le mercosur leur font des misères, du coup ils se "vengent" sur les pays jugés "plus faibles". Le Maroc doit défendre ses intérêts, s'il le faut en agitant les mêmes menaces. Les européens ne peuvent pas vouloir nous vendre du blé, des avions, des trains, des stations de dessalement, des armes... et refuser de nous acheter des tomates ou des courgettes! La balance commerciale du Maroc est déficitaire de 600 millions avec la France, donc stop aux excuses bidon pour ne plus importer de tomates du Maroc. En même temps le Maroc n'a que ce qu'il mérite. Pourquoi s'acharner à exporter de la tomate brut alors que l'on peut exporter cette dernière transformée. J'ai vu pas plus tard que hier, un reportage sur l'entreprise italienne MUTTI, qui produit des tomates concassées, du contré de tomates, du coulis de tomate... Tout est exporté vers dans le monde et à elle seule elle réalise 700 millions d'euros à l'export! pourquoi ne pas faire pareille? il sera bien plus difficile aux européens de critiquer les produits industriels marocains que les tomates en cagettes. Nous sommes les champions de l'export de produits non transformés. Résultats, la balance commerciale est toujours déficitaire et le déficit s’grave d'année en année.
radoine17
Date : le 01 février 2025 à 21h37
Réponse coeur orange tu crois que c'est l'anarchie lèunion européenne a passé des accords sur toutes importations des produits marocaine sans le moindre cadeaux ce qui dérange le plus les résponsables en particulier français c'est le prix tomates Marocaine avant le mois de janvier c'était a moins de 3€ le kg et celle de france et d'Espagne a plus de 4€ le kg clémentine localement a plus de 5€ le kg moi j'ai payés ceux du Maroc aux marché a 1,90 € le kg sans des autres produits
Coeur Orange
Date : le 31 janvier 2025 à 22h11
Il ne faut pas s'en étonner. Les règles sont totalement injustes pour les agriculteurs français. Ils sont soumis à des règlementations sur les produits qu'ils sont en droit d'utiliser pour leurs cultures alors que les produits importés en provenance des zones non UE ne sont pas soumises aux mêmes normes.
Dernière modification le 04/02/2025 09:16
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com