Elections truquées à l’USFP : Doumou confirme l'ingérence du ministère de l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur serait bel et bien intervenu en faveur de Driss Lachgar lors des élections de décembre dernier, a fait savoir Abdelali Doumou, membre du Conseil national de l’USFP dans un entretien avec le quotidien Al Massae. Contacté au sujet par Lakome.com, M. Doumou persiste et signe. Selon lui, le département de Mohand Laenser s’est ingéré dans les élections au sein de l’USFP pour faire gagner celui qui est aujourd'hui le président de l'USFP, Driss Lachgar.

Le week-end dernier, Al Massae a publié la deuxième partie de son enquête sur le neuvième congrès de l’USFP tenu du 14 au 16 décembre dernier, dans laquelle le quotidien arabophone fait mention de l'intervention des responsables et services du ministère de l’Intérieur en faveur du nouveau premier secrétaire élu, Driss Lachgar.

Le ministère avait pourtant démenti

L’information a fait scandale vu qu’entre les deux instances, il ne devrait y avoir, à priori, aucun lien. Le ministère de l’Intérieur n’a pas tardé à réagir, dénonçant des «allégations politiques et médiatiques infondées», dans un communiqué rendu public samedi 2 mars. Le ministère s'est dit «surpris» que ses responsables soient mêlés à une telle affaire, «loin de la nature des missions et des relations qu'entretient le ministère» avec les politiques. Il s'est réservé «le droit de recourir à la justice afin de préserver son intégrité en tant qu'institution gouvernementale et de défendre ses responsables des accusations portées contre eux», selon ses déclarations dans son communiqué.

De son côté, le journal du parti de l'USFP (Al ittihad Al ichtiraki) a également publié un démenti sur l’ingérence du département de Mohand Laenser dans lors des élections au sein du parti de la Rose. Le communiqué était signé au nom d’Abdelali Doumou, membre du Conseil national de l’USFP, or, aujourd'hui, l'homme affirme tout le contraire. Il profite ainsi de son intervention sur Lakome.com pour dénoncer ce communiqué.

D’autres ingérences

D’après Al Massae, le département gouvernemental n’était pas le seul à s'être ingéré dans l’élection de l’actuel premier secrétaire de l’USFP. Dans la première partie de son enquête publiée le week-end du 24 au 25 février dernier, Al Massae rapportait que Ilyas El Omary du Parti Authenticité et Modernité [PAM], dans une conversation téléphonique, aurait invité Mohamed Ameur à «préserver l’unité du parti, car Driss Lachgar était déjà quasi élu». Mais cette information a été démentie par les deux députés.

Le parti de la Rose fait face actuellement à une crise interne très importante. Au lendemain du congrès, Ahmed Zaidi, président du groupe parlementaire de l'USFP, n’a pas mâché ses mots, soutenant que M. Lachgar avait obtenu la victoire grâce à des pressions étrangères sur les congressistes de l'USFP. Un mois plus tard Réda Chami, nouvellement nommé au bureau politique du parti, démissionne, expliquant son geste, entre autres, par «la confiscation du droit des itthadis et ittihadies d’élire librement leur direction» lors du 9e congrès. Pour M. Zaidi, la direction actuelle est «celle qui mènera [le parti] droit dans le mur».