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Grand Angle

France : Le groupe scolaire musulman Al-Kindi répond aux accusations de non-conformité

Cette semaine, une commission académique devrait se réunir pour des concertations sur le devenir du groupe scolaire privé Al-Kindi à Décines-Charpieu. Menacé de perdre son contrat avec l’Etat français, après des inspections révélant «manquements aux valeurs de la République», l’établissement a exposé ses arguments.

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A l’approche du 12 décembre, date d’une réunion convoquée par la préfète du Rhône pour des concertations avec les responsables du groupe d’enseignement privé Al-Kindi, dans le cadre d’une commission académique, les représentants de l’établissement renforcent la mobilisation. Sous la menace de perdre le contrat avec l’Etats français, les représentants de l’école incluant 617 élèves (du primaire au lycée) ont tenu une conférence de presse, suivie d’un sit-in des parents des élèves, samedi.

Devant la presse, les avocats du lycée privé à Décines ont rejeté les accusations d’atteinte aux valeurs de la république française. Dans ce contexte, la possible résiliation le contrat avec l’Etat est annoncée par la préfète après la rupture avec Averroès de Lille. Désormais, Al-Kindi est le seul lycée musulman de France à disposer de ce partenariat.

Cité par La Croix, un rapport de saisine de la préfecture invoque plusieurs «manquements», entre «atteintes aux valeurs de la République» et «confusions entre les secteurs sous contrat et hors contrat», ce dernier constituant 20% des classes du lycée. La même source évoque «la présence d’ouvrages contraires aux valeurs de la République» dans le fond documentaire du CDI, dont «La Voie du musulman d’Aboubakr Al Djazaïri et Boulough al Maram d’Ibn Hajar Al Asqalaoui», promouvant le jihad ainsi qu’«une vision particulièrement rétrograde de l’islam».

Répondant aux accusations point par point, les avocats d’Al-Kindi soutiennent que les supports incriminés «ont été retirés du CDI à titre conservatoire». Avocat et cofondateur de l’établissement, Me Hakim Chergui a rappelé que ces ouvrages «sont légaux, en libre accès en France». «Si ces propos étaient des délits, il appartiendrait à l’Etat d’interdire ces ouvrages», a-t-il affirmé.

Au sujet du professeur de lycée Shakeel Siddiq, il est épinglé pour des propos «incompatibles avec les valeurs de la République» tenus sur les réseaux sociaux, ainsi que pour sa défense de l’imam marocain Hassan Iquioussen, expulsé de France, ou encore pour des «propos rétrogrades» à l’égard des femmes. Selon les avocats, le concerné à été mis à pied à titre conservatoire.

Le groupe exige un «traitement équitable» avec les autres écoles privées

Concernant le collège, la même source évoque un cours d’histoire-géographie non-conforme aux valeurs républicaines, dont «une citation semblant inciter au meurtre retrouvée dans le cahier d’un élève». «Cette phrase vient d’un manuel de terminale édité aux éditions Nathan», souligne l’avocat Me Jocerand Lecardonnel, cité par La Croix.

Alignés sur les premières réactions après l’annonce de la mesure administrative, les représentants du lycée Al-Kindi ont pointé un «acharnement contre les établissements scolaires musulmans». Par la même occasion, ils ont réitéré leur demande d’«un traitement équitable» avec les autres établissements sous contrat, dont les écoles catholiques comme le lycée Stanislas.

La semaine dernière, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEM) a fustigé la procédure demandée pour résilier les contrats d’association. Dans un communiqué, le président de la FNEM, Makhlouf Mameche, a alerté que cette démarche mettrait «en péril des années de travail acharné, réalisé dans le respect des lois et des exigences de l’Education nationale».

Article modifié le 16/12/2024 à 18h02

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