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Être maman et ambitieuse, c'est grave docteur ?

Ladies, nous sommes loin de l’époque où on attendait Monsieur gentiment à la maison. Aujourd’hui, on travaille nous aussi, et beaucoup ont atteint des postes importants. Et on ne veut pas faire un choix : notre carrière, oui, mais la plupart ont aussi mari et enfants. Alors, est-ce-qu’on culpabilise ou est ce qu’on nous fait culpabiliser ? Et surtout, comment trouver un juste équilibre ?

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A qui la faute ?

Si vous avez l’impression de rater des moments précieux avec vos enfants, de ne pas les voir assez ou d’être absentes trop longtemps, sachez que vous n’êtes pas la seule. Une étude récente montre que plus de 86% des femmes actives avouent se sentir coupables du temps consacré à leur vie professionnelle. «J’aime mes enfants plus que tout, mais je ne supporterai pas d’arrêter de travailler» nous dit Samia. «J’ai travaillé dure pour cette promotion, mais mes enfants ne méritent pas une maman fatiguée et à bout de nerfs» témoigne Assia.

La société maghrébine ne reconnait pas encore l’utilité de la réussite professionnelle au féminin. Certes, on pousse de plus en plus les filles à faire des études supérieures, même plus que ces messieurs. Mais demandez à vos mères, tantes ou grand mères, elles ne seront pas contre votre travail, elles seront même fières de vous. Mais elles seront catégoriques, une femme doit d’abord gérer son foyer, mari et enfants avant d’envisager autre chose.

Demandez aussi à Monsieur. Même si vous travaillez et que vous avez à peu près les mêmes horaires, c’est à vous de vous farcir les doubles journées, de tenir la maison ou de vous occuper des enfants. «Il râle quand j’ai une réunion tardive ou un déplacement, mais il ne râle pas quand je m’occupe de quelques factures» sourit Nadia. C’est vrai qu’ils ne sont pas contre une situation confortable, ils sont même fiers de nous présenter, à condition d’être wonder woman !  C’est peut être de là que vient cette culpabilité, on nous demande d’être plus performantes au travail, en touchant un peu moins que ces messieurs tout en restant une fée du logis.

Déculpabilisez !

Nous ne le nions pas, nous sommes contentes de travailler. Mais il y a des jours où c’est compliqué : la nana qui n’arrive pas à l’heure, l’horaire de la crèche ou de la garderie qui ne nous convient pas, ou le petit qui a une grosse fièvre le matin d’une réunion importante. On supporte mal les pleurs du petit quand on le dépose quelque part, et on se sent nulle quand il est endormi lorsque l'on rentre le soir. Ces jours là, on aimerait bien laisser tomber. «Il m’arrive de me demander si je ne préfère pas être une femme au foyer. Très vite, je me rends compte que mes enfants ne peuvent renoncer à notre niveau de vie».  Sachez aussi que les mamans au foyer ont d’autres formes de culpabilité, elles se sentent coupables de ne pas participer aux frais du foyer , ou de ne pas exploiter tout ce qu’elles ont appris durant leurs études.

Pour arrêter de culpabiliser, tout est une question d’organisation. Plus difficile à dire qu’à faire, laissez le travail au travail. Evitez de ramener un dossier à la maison, essayez de ne pas consulter vos mails ni de téléphoner au bureau. Privilégiez des moments précieux avec votre famille. Si vous ne pouvez pas aller chercher vos enfants tous les jours à l’école, essayez de le faire un jour précis de la semaine. Faites en un rendez vous sacré où vous irez manger une glace, faire des courses ou simplement marcher. Votre enfant attendra ce jour avec impatience et ce sera source de joie pour vous.  Un enfant comprend lorsque vous lui expliquez que vous devez vous absenter quelques jours. Il n’a pas la notion du temps, mais vous pouvez lui promettre de l’emmener quelque part dès votre retour. Le but est de passer des moments de qualité avec lui.

Monsieur a aussi son rôle à jouer pour nous débarrasser de cette charge. On n’a pas bâti ce foyer toute seule, ni fait cet enfant sans lui. Certes, n’imaginez pas qu’il prendra en charge tout ce que vous ne pouvez pas faire, mais une aide est toujours la bienvenue.

Ne vous comparez pas aux femmes qu’on vous montre à la télévision, qui rentrent après une dure journée de travail et s’occupent de leurs bambins, avec le sourire s’il vous plait. N’hésitez pas à en parler avec vos copines, collègues ou sœurs. Cela fait beaucoup de bien de savoir qu’on n’est pas seules dans certaines situations. Riez de vous entre vous, ça ne peut vous faire que du bien.

Et puis, n’oubliez pas que vous faites de votre mieux, que l’erreur est humaine et que personne n’est parfait !

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