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Grand Angle

France : Un collectif lutte contre l’expulsion d’un Marocain à Bédarieux

Demain une rencontre est prévue entre le sous préfet de l’Hérault à Béziers et le collectif de soutien à Karim Bouzlafa. Le Marocain vit en France, à Bédarieux, depuis deux ans, mais parce qu’il a divorcé de sa femme, il est sur le point d'être expulsé vers le Maroc.

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Rencontre de la dernière chance, demain, jeudi 21 février, avec Nicolas De Maistre, sous préfet de L’Hérault, à Béziers, dans le Languedoc-Roussillon ? Une délégation du collectif de soutien au Marocain, Karim Bouzlafa, retenu depuis près d’un mois au centre de rétention administratif de Sète, se rendra à la sous-préfecture de Béziers pour obtenir sa régularisation, révèle le Midi Libre.

A 28 ans, ce jeune Marocain, né à Meknès, vit en France, à Bédarieux, petit ville non loin de Béziers, depuis près de deux ans. Durant toute cette période, il a travaillé comme ouvrier agricole dans la société de services agricoles de son frère, qui vit en France depuis 24 ans. Karim Bouzlafa avait une carte de séjour d’un an renouvelable, sauf qu’il a récemment divorcé de sa femme française d’origine marocaine. La préfecture a considéré qu’il n’avait plus suffisamment d’attaches familiales en France et, en dépit de son CDI, il a reçu une obligation de quitter le territoire (OQTF).

5 frères et soeurs en France

«En réalité, Karim n’a plus que ses parents, assez âgés, à Meknès ; tous ses frères et sœurs sont en France, raconte Martine, membre du collectif de soutien à Karim Bouzlafa ; ils sont 5 au total et certains vivent dans la région depuis plus de 20 ans.» La préfecture a choisi de ne considérer comme attaches familiales que ses liens de filiation directe et marital : parents, enfants et épouse. Dans sa situation, le fait d’avoir été marié avec une Française ne rentre pas en ligne de compte car il s’agit simplement de renouveler son titre de séjour, pas d’obtenir la nationalité française.

«Il y a beaucoup de Marocains qui travaillent à tailler les vignes, en cette saison, dans la région, explique Martine, membre du collectif de soutien à Karim Bouzlafa, ils ont une véritable spécialisation, une compétence acquise après des mois de formation.» C’est précisément dans les vignes, dans les champs, que la police vient interpeler les étrangers en situation irrégulière.

Inspecteur du travail et police

«Avant les inspecteurs du travail passaient dans les champs pour vérifier que les ouvriers agricoles étaient bien déclarés, aujourd’hui, ils sont accompagnés par des membres de la police de l’air et de frontières qui vérifient en même temps s’ils sont en situation régulière ou non», raconte Martine. C’est ainsi que que Karim a été interpelé. Il était parfaitement déclaré par son frère, il payait toutes ses cotisations sociales, mais d’un point de vue administratif, il n’avait plus le droit de rester sur le territoire français.

Demain, le collectif espère être entendu de Nicolas De Maistre, mais il pourrait être débouté. «Le maire de Bédarieux lui-même a envoyé une lettre au préfet pour lui demander de revoir cette décision administrative et il s’est déjà vu opposé un refus», indique Martine. Aujourd’hui, Karim Bouzlafa court toujours le risque d’être expulsé. «Normalement, il devrait faire le voyage par la mer», indique-t-elle, mais avec la faillite de la Comarit, compagnie maritime marocaine, «il risque d’être envoyé au centre de rétention de Nîmes et de prendre l’avion à Marseille pour le Maroc», avance Martine.

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