En clôture de la première édition du forum d’affaires du la Zone de libre-échange continentale africaine, tenue mardi 5 novembre à Casablanca, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Omar Hejira, a annoncé que ce rendez-vous professionnel était désormais annuel. A ce titre, il a révélé que le second Business Forum ZLECAf était d’ores et déjà prévu à Marrakech, en 2025. Initié par ministère marocain de l’Industrie et du commerce, ainsi que par la Confédération marocaine des exportateurs (ASMEX), cet événement a vocation à soutenir la coopération Sud-Sud. Les représentants gouvernementaux et économiques de divers pays d’Afrique y ont abordé les enjeux d’investissement et de financement, à travers des tables rondes thématiques.
Dans ce sens, les échanges ont concerné notamment «les stratégies de pénétration des marchés africains, les dispositifs de financement, les politiques favorisant le commerce intra-africain, ainsi que les pratiques optimales pour maximiser les avantages de la ZLECAf». A l’issue de cette première édition, Omar Hejira a retenu des recommandations clés, à savoir «la création d’une Task force Ministère-Zlecaf qui veillera à l’accélération du processus d’opérationnalisation de la Zlecaf, le développement d’un Guide du Parcours Export-Import en Afrique en partenariat avec l’Office des Changes, l’Administration de la Douane, Portnet et les banques marocaines, ainsi que la création d’une structure dédiée à l’Afrique pour encore plus d’ouverture, d’encouragement des flux commerciaux vers de nouveaux marchés dans une logique gagnant-gagnant».
Cette édition inaugurale aura réuni plus de 12 pays d’Afrique, représentés par les ministères du Commerce et de l’investissement, des organismes institutionnels nationaux et régionaux, ainsi que des opérateurs économiques publics et privés, dont les exportateurs continentaux. Ont pris part également à ces travaux, le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, des ambassadeurs et des membres d’institutions financières.
Dans ce cadre, Omar Hejira, a souligné que le Maroc avait «érigé la coopération africaine en priorité de sa politique étrangère», en phase avec les orientations royales, notamment celles exprimées par Mohammed VI lors du 28e Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba.
«Ce forum aujourd’hui vient comme une mise en œuvre de cette vision Royale à travers un renforcement du cadre de coopération des pays africains membres. Le Maroc, en tant qu’acteur économique de premier plan en Afrique, est en mesure de jouer un rôle majeur dans cette expansion commune.»
Dans ce sens, «l’intégration régionale est un levier fondamental pour stimuler la croissance économique et l’emploi en Afrique», ouvrant «des perspectives encourageantes en renforçant la coopération politique, en augmentant les échanges intra-africains et en attirant des capitaux étrangers», a-t-il souligné. Et d’ajouter que «cette stratégie place les citoyens africains au centre de nos préoccupations, en visant un développement inclusif et durable, conformément aux Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, orientées vers le renforcement de l’Etat social».
Un cadre de rencontres pour l’opérationnalisation de l’accord de la ZLECAf
Président de l’ASMEX, Hassan Sentissi porte en effet son espoir sur une dynamique «en harmonie avec les orientations royales», afin de renforcer l’échange commercial régional le biais des opérateurs économiques de toute l’Afrique. Dans le cadre de cette première édition du Business Forum, il a insisté sur «le but d’avoir un commerce entre tous, Africains, sans contradictions et sans complexes».
«C’est la première chose sur laquelle feu le roi Mohammed V avait déjà insisté, par rapport à notre africanité, et c’est tout le but de cette conférence pour avoir un dialogue régional, à la dimension de l’Union africaine, sur notre terre d’Afrique.»
Saluant le rôle du Maroc dans la dynamique d’intégration économique régionale en faveur d’une Afrique orientée vers le développement d’une coopération Sud-Sud renforcée, Mene Wamkele a pour sa part estimé que ce forum d’affaires constituait «une étape cruciale dans le renforcement des liens historiques et socio-économiques» entre le royaume et les autres pays du continent, en phase avec l’accord de la ZLECAf.
Signé par le Maroc en 2018, entré en vigueur en 2019 et opérationnalisé en 2021, ce traité bénéficie de l’adhésion de 48 pays d’Afrique. En vertu de ce texte, les Etats membres «éliminent progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaire au commerce des marchandises ; libéralisent progressivement le commerce des services ; coopèrent en matière d’investissement, de droits de propriété intellectuelle et de politique de concurrence».
L’accord prévoit également que les signataires «coopèrent dans le domaine douanier et dans la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges ; établissent un mécanisme de règlement des différends concernant leurs droits et obligations ; et établissent et maintiennent un cadre institutionnel de mise en œuvre et de gestion de la ZLECAf».