Pas d’amputation au Maroc pour le MRE qui a failli perdre sa jambe en Europe

Bonne nouvelle pour le patient MRE de Belgique qui avait fait le déplacement spécialement au Maroc pour se faire soigner sa jambe malade. Rachid Adil, le chirurgien plastique et esthétique qui a accepté de le soigner, n’envisage aucune amputation de sa jambe, nous a-t-il confirmé ce matin.

Etat stable

Pour rappel, après un accident produit  il y a 15 ans, la jambe du patient avait été mal soignée, s’infectant par la suite. Plus les années passaient et plus sa jambe grossissait. La peau s’arrachait comme du papier peint laissant entrevoir la chair. Puis un gros trou de 25 centimètres sur 18 centimètres s’est formé sur le membre. Après avoir consulté plusieurs médecins en Europe, ces derniers lui avaient préconisé l’amputation. Refusant catégoriquement de se voir couper la jambe, il s’envole au Maroc, comme dernier espoir, pour consulter des médecins du pays. C’est à ce moment qu’on lui conseille de consulter le Docteur Adil.

«Le patient est actuellement dans une phase de stabilisation. Il sort dans le jardin de la clinique pour se promener. Il marche dans la rue. Tout va bien pour lui à partir du moment qu’il suit son traitement», rassure-t-il.

Il ajoute que le patient doit encore rester plusieurs semaines à la clinique pour suivre une combinaison de traitements alliée à des drainages lymphatiques. Après plusieurs semaines de soins, la jambe du patient avait dégonflé et la peau se régénérait. «A ce stade, je ne peux pas parler de guérison mais je préfère utiliser le terme de rémission.», ajoute-t-il. La rémission est un terme médical souvent utilisé dans le cas de personnes cancéreuses, qui après avoir suivi un traitement, se retrouve dans un état stable. C’est plusieurs années plus tard, lorsqu’aucune forme de rechute n’est observée, qu’on peut réellement parler de guérison.

«Nous ne sommes pas des magiciens !»

La grande question qui reste en suspens est de savoir pourquoi des médecins européens n’ont pas eu le réflexe de suivre le même traitement qu’administre actuellement le médecin marocain sur notre patient MRE. «La médecine, c’est tout d’abord une question de bon sens et d’intuition. Lorsque j’ai vu tous les diagnostics des autres médecins, cela ne m’a pas impressionné. En voyant la jambe du patient, j’ai eu une intuition qu’on n’en était pas encore arrivé au stade de l’amputation», explique-t-il.

Néanmoins, le médecin tient à insister sur un point : il ne faut pas jeter la pierre sur les autres médecins qui ont suivi son patient. «Nous les médecins, nous ne sommes pas des magiciens ! Ni les médecins européens, marocains ou encore américains ne sont Dieu !», lâche-t-il. «Si ces médecins sont arrivés à préconiser une amputation, ils ont pensé que c’était la meilleure solution pour le bien-être du patient.», ajoute-t-il rappelant que le patient avait laissé trainer son problème depuis une dizaine d'années. « Il faut que les gens comprennent que la médecine ne guérit qu’un tiers des maladies. La médecine va permettre, certes de stabiliser certaines maladies, mais il peut toujours y avoir des rechutes.», conclut-il.