Eclipsée durant des mois, l'éventualité d'un remaniement ministériel refait surface. L’accord entre les deux courants, qui se disputent le leadership au sein du Parti de l’Istiqlal, une composante de la majorité gouvernementale, sur la liste des membres du comité exécutif, a relancé l’ «imminence» de l’arrivée de nouveaux profils, issus du RNI, PAM et Istiqlal, au sein de l’exécutif présidé par Aziz Akhannouch, depuis le 7 octobre 2021. Une opération destinée à redonner un nouveau souffle au gouvernement, en se débarrassant de certains ministres qui ne font plus l’unanimité dans leurs partis, alors que le PAM et le PI avaient organisé des congrès, respectivement en février et avril 2024.
La direction du Parti de la Balance a annoncé, pour le 5 octobre, «la poursuite des travaux de la session du conseil national», suspendue le 28 avril dernier. Les divergences criantes entre les ténors du PI, lors du 18e congrès, avaient pousser au report de l’élection des membres du comité exécutif par le conseil national. Une instance importante dans l’organisation du parti historique au Maroc.
Depuis, Nizar Baraka, le secrétaire général, et Hamdi Ould Errachid, maire de Laayoune et homme fort du parti, ont entamé une série de négociations avec l’objectif de parvenir à une liste consensuelle qui soit représentative des forces au sein de la formation. Faute d’un accord entre les deux parties, le remaniement ministériel a été repoussé à une date ultérieure.
La carte de la présidence de la Chambre des conseillers
Outre la session du conseil national de l’Istiqlal, l’élection du nouveau bureau de la Chambre des conseillers, constitue l’autre moment phare de la rentrée politique. Une échéance prévue dans le sillage de l’ouverture par le roi Mohammed VI de la nouvelle année parlementaire , le 11 octobre.
L’Istiqlal, qui assure depuis le 9 octobre 2021, la présidence de cette institution constitutionnelle en la personne du Sahraoui Naam Mayara, cousin et gendre du maire de Laayoune, tient à la garder dans son giron. Le RNI ne devrait pas s’opposer à ces ambitions, indique dans des déclarations à Yabiladi une source au sein du Parti de la Colombe.
«Aziz Akhannouch n’envisage pas d’opérer un bouleversement dans l’architecture de la majorité gouvernementale même si Naam Mayara avait ouvertement critiqué, en mars 2023, la "passivité" du gouvernement face à la hausse des prix» à l’occasion d’une réunion de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM, bras syndical du PI), a-t-elle précisé.
Les chefs du RNI, di PAM et de l’Istiqlal avaient, d’ailleurs, examiné, lors de leur réunion du 26 juin à Rabat, le projet de listes communes aux élections législatives de 2026. Une éventuelle entente qui préoccupe la direction du PJD. «Si cette décision de la majorité est mise en œuvre, elle traduira alors une tendance de leur part à opter pour la solution de facilité (…), du bricolage politique», avait estimé le 6 juillet le secrétaire général de la formation de la Lampe, Abdelilah Benkirane.
L’article 47 de la constitution du 1er juillet 2011 souligne que «sur proposition du Chef du Gouvernement, le Roi nomme les membres du gouvernement. Le Roi peut, à Son initiative, et après consultation du Chef du Gouvernement, mettre fin aux fonctions d'un ou de plusieurs membres du gouvernement. Le Chef du Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d'un ou de plusieurs membres du gouvernement. Le Chef du Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d'un ou de plusieurs membres du gouvernement du fait de leur démission individuelle ou collective».