Médias et organisations politiques en Algérie se sont empressées d’accuser le Maroc d’être derrière les émeutes survenues samedi au stade Ali La Pointe d’Alger, durant le premier match entre le Mouloudia Club d’Alger et l’US Monastir de Tunisie, comptant pour les éliminatoires de la Ligue des champions d’Afrique. La rencontre a été entachée par le décès d’un supporter algérien. Sur les réseaux sociaux, des vidéos documentent les violences entre public et les forces de sécurité, ainsi que des actes de destruction des installations du stade.
Proche du sérail algérien, le média Echorouk a appelé à protéger les supporters du Mouloudia contre ce qu’il décrit comme un «complot orchestré contre l’Algérie». Le journal, qui impute régulièrement au Maroc la responsabilité des incidents survenus dans son pays, a allégué que les événements n’étaient pas de la faute des supporters du Mouloudia. Citant «des observateurs informés et objectif» mais anonymes, la source estime que «tous les indicateurs pointent clairement vers une tentative (ratée) d’exploiter la base historique importante de supporters du club pour porter atteinte à l’Algérie et ternir son image».
Le journal va jusqu’à avancer que «les réseaux terroristes de Rachad et leurs bras makhzéniens» auraient été «mobilisés pour faire diversion et détourner l’attention d’un scandale majeur au Maroc, où la jeunesse fuit vers la mort plutôt que d’y rester vivre».
Et d’ajouter que le Mouloudia devrait «désormais protéger à la fois ses supporters et sa réputation». «Ses millions de supporters doivent rester vigilants, de manière à ne pas servir de prétexte pour nuire à l’image de l’Algérie, d’autant que le club est en lice pour un championnat africain», avance le média.
Un parti islamiste allègue une responsabilité du Maroc
Se mêlant à la cabale médiatique, le partis islamiste Mouvement El-Bina a qualifié les faits de «simples escarmouches et comportements dans un contexte sportif». Cependant, il a exprimé sa condamnation de ce qu’il a considéré comme étant une «campagne de propagande scandaleuse du régime marocain», accusant ce dernier de «fabriquer des mensonges».
La formation a accusé le Maroc d’avoir «déformé les faits de l’incident» pour «semer la discorde entre les frères algériens et tunisiens» en tenant d’«exploiter» la mort du supporter pour «défier le patriotisme des institutions sécuritaires» du voisin de l’Est et «porter atteinte au lien fort entre le peuple algérien et son armée nationale populaire».
Et de conclure sur une «tactique typique employée par le régime marocain afin de détourner l’attention de sa propre population des crises politiques, économiques et sociales du pays».
De son côté, la Fédération tunisienne de football (FTF) a annoncé avoir déposé une plainte auprès de la Confédération africaine de football (CAF) pour les «abus» subis par l’Union de Monastir, lors du même match.
La plainte décrit les «incidents violents» qui ont eu lieu et détaille «les attaques contre la délégation du club de Monastir avant, pendant et après le match», a indiqué la fédération dans un communiqué.