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Grand Angle

Diaspo #354 : Avec Oussama El Harti, l’apprentissage du chinois devient ludique

Vivant en Chine, Oussama El Harti enseigne la langue de son pays de résidence à travers des vidéos amusantes et engageantes en darija sur Instagram. Il inspire des milliers d’internautes marocains parmi ses abonnés à apprendre le chinois.

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Apprenez à commander des plats en chinois, ce qu’il ne faut pas offrir à un Chinois pour son anniversaire et même à mentir – le tout en darija (arabe marocain) – grâce à des vidéos amusantes et divertissantes sur l’Instagram d’Oussama El Harti. Pour ses élèves et les milliers de personnes qui le suivent sur les réseaux sociaux, apprendre le chinois avec Oussama devient une partie de jeu ludique.

Pourtant, Oussama ne s’y est pas projeté, il y a quelques années, après avoir terminé ses études secondaires. Né à Salé, il vit aujourd’hui à Guangzhou, une ville portuaire au nord-ouest de Hong Kong, sur la rivière des Perles. Dans le temps, il a perçu l’apprentissage du chinois comme étant difficile et sans intérêt.

Son parcours avec la langue a commencé lorsqu’il a voulu s’inscrire à l’Université Mohammed V de Rabat, pour ses études en anglais. «Après mon baccalauréat, j’ai prévu d’étudier l’anglais. Malheureusement pour moi, de nombreux autres étudiants voulaient faire la même chose et je me suis retrouvé sur une liste d’attente pendant des semaines», se souvient-il.

La note qui a changé sa vie

Après des semaines d’attente, Oussama a commencé à se préparer mentalement pour une année sabbatique. Le dossier renvoyé par l’administration de sa faculté mentionne la note du doyen, qui lui recommande de «postuler pour les études chinoises».

Pour ne pas se retrouver avec une année blanche, Oussama décide de s’inscrire à cette discipline dont il ne connaissait pas l’existence. «A l’époque, je me suis dit : ‘pourquoi étudier le chinois ? Qu’est-ce que je vais en faire ?’», nous confie-t-il.

A sa grande surprise, l’apprentissage du chinois s’est avéré plus amusant que prévu. La première année lui a suffi pour s’accrocher au programme. «L’une de nos professeurs était très sympathique, elle nous a fait aimer la langue et la culture chinoises», se souvient-il.

Au cours de sa première année, Oussama a eu la chance de voyager en Chine grâce à une bourse. Il y est resté un semestre, s’imprégnant de la culture et améliorant ses compétences linguistiques.

De retour au Maroc, il décroche sa licence et se lance dans une nouvelle aventure : apprendre à enseigner le chinois à des non-natifs. Une démarche qui l’oblige à retourner en Chine. «La seule solution était d’y venir pour poursuivre des études en chinois. Le master a duré deux ans, de 2016 à 2018, axé sur l’enseignement du chinois comme deuxième langue», explique Oussama à Yabiladi.

Après son master, Oussama a travaillé en Chine dans une école privée. Il y a donné des cours de langue à des enfants nés de parents étrangers installés dans le pays. En 2020, il a décidé d’élargir son expérience professionnelle et de quitter l’enseignement, pour évoluer dans le monde des affaires, principalement au sein d’entreprises exploitant des applications chinoises en ligne. Cependant, sa passion pour la transmission ne s’est jamais estompée.

Apprendre le chinois en darija

L’une de ses vidéos où il parlait chinois sur les réseaux sociaux a suscité de nombreuses réactions de compatriotes marocains désireux d’apprendre la langue.

«Dans les commentaires, beaucoup de gens me demandaient de leur apprendre le chinois. Mais je me suis dit que je devais d’abord clarifier quelque chose. J’ai donc réalisé une autre vidéo expliquant que je pouvais enseigner le chinois parce que j’ai une formation de professeur, avec les qualifications académiques nécessaires. Cette vidéo est devenue virale sur TikTok», se rappelle-t-il auprès de notre rédaction.

L’enseignement étant sa passion, Oussama excelle dans ses vidéos, grâce à des méthodes déjà employées avec ses élèves par le passé. «J’enseignais à des élèves de maternelle ; les méthodes formelles et anciennes ne fonctionnaient pas du tout. Nous devions leur enseigner par le jeu. C’est la même approche que j’essaie d’avoir dans mes vidéos. Ce ne sont pas exactement des jeux, mais plutôt des histoires, des sketches et des situations amusantes», souligne-t-il.

Ses vidéos sur sa page Instagram, «chinesebdarija», ont attiré plus de 150 000 abonnés, dont beaucoup d’internautes marocains intéressés par l’apprentissage de la langue. «Dans mes vidéos, j’essaie d’enseigner le chinois en darija, ce que je n’ai vu aucun autre Marocain faire sur la toile. C’est amusant et divertissant», nous a-t-il déclaré.

A travers ses contenus, Oussama encourage ses jeunes concitoyens à envisager l’apprentissage du chinois. «C’est une langue très importante. Des millions de personnes la parlent dans le monde et de nombreuses grandes entreprises de technologies sont chinoises, ce qui ouvre de nouveaux horizons», explique-t-il.

Oussama envisage également d’élargir ses horizons, en espérant étudier le commerce, tout en continuant à créer des vidéos en ligne pour enseigner le chinois en darija.

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