Le vainqueur aux élections présidentielles en Algérie, du 7 septembre, pointe «des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences» dans l’annonce des résultats provisoires du scrutin par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Abdelmadjid Tebboune adhère, ainsi, à un communiqué portant la signature des deux autres candidats, l’islamiste Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes (FFS).
Les trois dénoncent notamment «des imprécisions et des contradictions dans les chiffres des taux de participation annoncés et des contradictions entre les chiffres annoncés par le président de l’Autorité et les procès-verbaux de dépouillement et de concentration des voix remis par les commissions électorales communales et de wilaya».
Hier l’ANIE a annoncé la victoire d’Abdelmadjid Tebboune avec 94,65 % des voix, «soit 5,32 millions de suffrages sur un total de 5,63 millions de voix». Soit un taux de participation d'environ 23%, puisque le corps électoral en Algérie avoisine les 24 millions de personnes en âge de voter. L’ANIE n’a pas révélé le nombre des bulletins annulés, mais a annoncé officiellement un taux de participation de 48,03% au niveau de l’Algérie et de 19,57% pour les Algériens installés à l’étranger, selon les chiffres de l’ANIE.
Les deux concurrents de Tebboune, autorisés à prendre part à ce scrutin, se sont partagés le reste des suffrages exprimés : 3,17% des voix pour l’islamiste Abdelaali Hassani Cherif et 2,16% pour Youcef Aouchiche.
Le candidat et chef du MSP a annoncé, ce lundi dans des déclarations à la presse, l’intention de son parti de «saisir la Cour constitutionnelle afin de reconsidérer et revoir les résultats», soulignant que les chiffred avancés par l’ANIE étaient «préjudiciables au pays et à sa réputation». Youcef Aouchiche du FFS a estimé que «les chiffres avancés par l’ANIE ne concordent pas avec les procès-verbaux présentés par les centres de vote aux représentants des candidats. Cela s’inscrit en porte-à-faux avec la volonté populaire». Il a affirmé que «les chiffres ont été gonflés dans certains bureaux de vote à des taux inacceptables. La responsabilité entière incombe à l’ANIE, censée garantir la crédibilité et la transparence du processus électoral, devant ces dérapages dangereux et qui nous rappelle les pratiques qui déshonorent l’image de l’Algérie».
Aucun des deux candidats malheureux n’a contesté la victoire écrasante du président Tebboune, 94,65 % des voix, annoncée par la même Autorité nationale indépendante des élections. Le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, est âgé de 77 ans. Cet ancien ministre de la Justice, avait veillé au scrutin présidentiel de décembre 2019.