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Le 12 novembre 1977, la CIA a consacré un document à des sujets d’actualité à l’époque, notamment les tensions entre le Maroc et l’Algérie. Classé «top secret» et adressé à de hauts responsables américains, il fait savoir que le roi Hassan II avait déclaré aux journalistes que «sa récente menace de voir ses forces poursuivre les combattants du Front Polisario depuis le Sahara occidental s’applique également à l’Algérie».
Déclassifié le 5 août 2007, le document retient que le souverain a évoqué les violations de la frontière mauritanienne par les rebelles, tout en affirmant sa «préférence pour le dialogue» et saluant «tout effort constructif de médiation». Hassan II a par ailleurs accusé les forces régulières algériennes de combattre aux côtés du Polisario, tenant ainsi Alger «pleinement responsable des tensions actuelles et des hostilités qui pourraient en résulter».
A plusieurs reprises, Hassan II a même mis en cause le rôle du président algérien Houari Boumédiène dans les réactions de «duplicité et de rejet de nombreuses proposition marocaines pour parvenir à un règlement».
Dans ce contexte, le document ajoute que Hassan II semble «exclure totalement toute consultation future avec le peuple sahraoui, l’Algérie réclamant cette option depuis longtemps». «Les conditions du roi pour le dialogue avec les Algériens, à savoir mettre fin à la guérilla et accepter de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, restent inchangées», affirment les renseignements américains.
Poursuivre les milices du Polisario au-delà du Sahara
Alors vice-président égyptien, Hosni Moubarak s’est entretenu, la veille, «avec des responsables marocains dans le cadre d’une nouvelle tentative de médiation dans le conflit du Sahara», souligne le document. «Il devrait consulter aujourd’hui Boumédiène et se rendre ensuite en Mauritanie, pour concentrer ses discussions sur la nécessité de convaincre toutes les parties d’un accord et cesser toute hostilité militaire directe, mais aucune des deux parties n’a encore exprimé sa volonté de négociation sérieuse afin de résoudre le conflit», ajoute la même source.
«Les avertissements d’Hassan II à l’Algérie indiquent qu’il enverra des commandos irréguliers pour attaquer les bastions des milices armées dans la région algérienne de Tindouf, si les récentes attaques armées croissantes se poursuivent. Nous pensons qu’il évitera les représailles militaires conventionnelles.»
Le document de la CIA explique que «les forces marocaines dans le sud sont pour majoritairement stationnées loin de la zone frontalière algéro-marocaine». «Ils n’ont démontré qu’une capacité limitée à trouver ou à poursuivre les forces du Polisario. L’armée de l’air marocaine est également limitée dans son soutien à de telles actions», constatent les renseignement.
La même source indique que «l’Algérie est clairement préoccupée par les menaces de guerre du Maroc et les récentes pressions françaises pour libérer ses otages détenus par le Polisario». Selon le document, le voisin de l’Est a pris les menaces marocaines très au sérieux.
Dans ce sens, la CIA retient que «les Algériens ont cherché à empêcher une intervention militaire marocaine ou française par des efforts diplomatiques auprès des gouvernements étrangers». Alors chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Bouteflika a même «adressé un mémorandum au président du Conseil de sécurité des Nations unies».
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