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Grand Angle

Parents en deuil, couple à l’épreuve

La pire chose qui peut arriver à des parents est de perdre un enfant. Qu’il s’agisse d’une fausse couche, d’une mort subite du nourrisson ou d’une disparition à n’importe quel âge. Cela est d’autant plus dur s’il s’agissait d’un enfant unique, ou que le couple a attendu longtemps. Une chose est sûre, ce n’est pas facile en tant que parents, et ça l’est encore moins en tant que couple.

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De la culpabilité

«Quand j’ai perdu mon fils de deux ans, la terre s’est arrêtée de tourner. J’en voulais au monde entier et je me disais que c’était à moi de partir», confie Malika. Elle ajoute que même si elle a eu deux autres enfants, son aîné est encore là. «Un enfant du paradis» sourit elle.

Des parents qui perdent un enfant éprouvent souvent de la culpabilité. «J’aurais dû être plus attentive», «Je suis une mauvaise mère» ou encore «pourquoi mon enfant à moi». Les parents pensent souvent que personne ne peu comprendre leur chagrin, et souvent, ils se punissent, refusant de continuer à vivre. «Je ne suis pas sortie de mon lit pendant des semaines, comment pouvais je voir le monde sans ma fille ?» raconte Majda.

Souvent aussi, les parents s’éloignent l’un de l’autre. Le sujet devient tabou entre eux. Et notre société maghrébine en rajoute une couche en demandant l’impossible : faire le deuil de cet enfant au plus vite et recommencer à peupler la planète. «J’ai perdu un enfant trois jours après sa naissance, un mois plus tard, ma belle mère me harcelait presque pour que je retombe enceinte, je n’en avais pas le courage» témoigne Asma. Il arrive que le choc soit encore plus violent. Dalila a ravalé son chagrin, mais depuis la disparition de sa fille, son corps refuse de procréer. «J’ai consulté une dizaine de gynécos. Physiquement, je n’ai aucun problème. J’ai donc entamé une thérapie pour pouvoir aller de l’avant». Un autre cas, celui de Sara. Elle ne peut pas tomber enceinte, pour la simple raison que le chagrin l’a éloignée de son mari. «Notre vie intime se résume à dormir dans le même lit, je n’arrive toujours pas à aller plus loin» confie t-elle.

Les parents vivent souvent trop d’émotions à la fois. Du choc, ils passent à la colère, à la culpabilité puis au chagrin. Faire le deuil d’un enfant est très long. On ne sort jamais indemne d’une telle épreuve.

Et le couple ?

Donner du temps au temps est la meilleure des solutions. Un chagrin ne disparait pas avec un coup de baguette magique. Même si on est très fort, il faut se donner le temps de vivre son chagrin. Souvent, les proches ne soulèvent plus le sujet au bout de quelques jours. Ils n’oublient pas, mais ne trouvent pas les mots. Les parents s’entourent donc du silence en plus de toutes leurs autres émotions.  Les spécialistes disent même que le subconscient des parents ne veut pas se remettre de cette épreuve, de peur d’oublier. Ils disent aussi que la seule personne qui peut comprendre est son conjoint. Au lieu de se taire, il faut au contraire en parler, et pas seulement en larmes. Il ne faut pas hésiter à évoquer les bons souvenirs ou les projets que l’on avait pour cet enfant. Il est vrai que plus rien ne sera «comme avant», mais la vie est parfois cruelle. «On dit orphelin, on dit veuf, on dit veuve, mais il n’y a pas de mot pour qualifier un parent qui a perdu son enfant. Parce que c’est inimaginable» nous dit Samia, maman inconsolable.

L’entourage, encore une fois, joue un rôle important. Si quelqu’un de votre entourage perd un enfant, les spécialistes conseillent de ne surtout pas sortir les phrases du genre : «Vous êtes encore jeunes, vous avez le temps de faire d’autres enfants». Il ne faut pas non plus détourner la conversation quand l’un des parents parle du disparu. Ne choisissez pas de regarder ailleurs, ils ont besoin de vous.

Dans un couple, on s’entraide. Plus difficile à dire qu’à faire dans ces cas là, mais plusieurs couples arrivent à surmonter cette épreuve, à deux, avec bien sûr l’aide de spécialistes. N’oubliez pas que cet enfant est un ange, et que ce n’est de la faute de personne. C’était le destin ! Vous le retrouverez là haut ! 

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