Driss Yazami, le président du CCME, est de plus en plus isolé. Même certains de ses alliés de la gauche commencent à le lâcher un après un. Le dernier de la liste, et sûrement pas l’ultime, est Abdou Menebhi, le rapporteur de la commission «Citoyenneté et participation politique».
Dans un entretien accordé à la Radio Netherland, Abdou Menebhi accuse vertement Driss Yazami d’avoir œuvrer pour «désactiver le contenu du Dahir royal» portant création du CCME. Un conseil, souligne-t-il, dont le mandat légal de ses membres est arrivé à terme voilà plus d’une année mais «sans qu’il ait tenu une seule session de son assemblée générale». Pour Abdou Menebhi, le président du CCME est «responsable» de la paralysie des commissions du conseil.
Menebhi demande au roi d’«assumer ses responsabilités»
Dans un langage direct, Menebhi s’adresse au souverain : «Je dis à sa majesté le roi, si ce conseil est le vôtre. Et si ce conseil est paralysé, assumez, donc majesté, vos responsabilités». Et de présenter au monarque deux solutions : «mettre un terme à la crise actuelle ou former une commission provisoire». Dans le cas contraire, Menebhi averti des dangers de la perte de confiance des gens dans les conseils consultatifs.
Menebhi regrette-t-il son adhésion au CCME
Dans ses déclarations à radio Netherland, l’homme politique de l’extrême gauche avoue, publiquement, que «dès la première réunion du CCME, il s’est avéré que la route que nous empruntons n’est pas celle que nous souhaitions suivre». Il cite, à cet égard, un exemple de ces nombreuses divergences avec Driss Yazami : «à l’exception du président et du secrétaire général nommés par le roi, les autres membres du bureau du CCME sont élus. Je me suis, alors, présenté à la présidence de la commission citoyenneté et participation politique. Mais en violation flagrante du Dahir instituant ce conseil, le président Yazami s’est opposé à ma candidature, déclarant que «nous n’avons pas besoin d’élection, je vais proposer les membres du bureau»». La messe est dite.
Comment l’argent du conseil est dépensé ?
Abdou Menebhi reconnaît dans cet entretien qu’ils sont plusieurs, su sein du CCME à se sentir outrés par la paralysie affectant quasiment toutes les instances de ce conseil. Et de rappeler que «nous avons adressé, en ce sens, un mémorandum au roi, mais jusqu’à présent nous n’avons reçu aucune réponse. La majorité des membres demande la tenue d’une assemblée générale. Et à chaque fois on nous dit qu’ils n’ont pas encore eu l’autorisation du roi». Entre temps, les finances du CCME échappent à tout contrôle. «Nous ne savons pas où l’argent du conseil est dépensée ni comment», déplore-t-il.
Le CCME est abonné aux luttes intestines
Force est de constater que le timing de l’appel d’associations de MRE, fortement relayé par la MAP, et cette sortie de Abdou Menebhi, n’est guère fortuite. Les deux initiatives partagent-elles le même objectif à savoir l’éviction de Driss Yazami de la présidence du CCME ?
Un poste que lorgnent certains ténors au sein de ce conseil. Sur Yabiladi.com nous avons, d’ailleurs, consacré, le 4 septembre dernier, un article aux luttes intestines au sein du CCME.
Ecouter l'entretien d'Abdou Menebhi en intégralité :