Décidément les membres du PJD ne lâchent pas le réalisateur franco-marocain Kamal Hachkar et son documentaire «Tinghir-Jérusalem : les Echos du Mellah». Alors que le film fait partie des films en compétition au Festival National du film de Tanger qui se tiendra du 1er au 9 février prochain, un député PJD attaque à nouveau le film.
Appel à censurer le film
«On m’a envoyé le lien d’un article paru sur Hespress qui explique qu’un député du PJD de Tanger Mohammed Khouyi prévoit de poser une question au ministre de la Communication au Parlement lundi prochain accusant le film d’avoir une vision sioniste», explique le réalisateur joint aujourd’hui par Yabiladi. Lui considère cette action comme étant un appel à censure de son film, à quelques jours de sa programmation au festival de Tanger. «Aujourd’hui c’est mon film, et demain ça sera quoi ?», lâche-t-il.
«C’est un honneur pour moi d’avoir autant d’attention ! Mon film doit être dangereux pour eux. Il va à l’encontre de toutes les choses qu’ils sont censés combattre comme la haine et la bêtise», lance-t-il d’un ton ironique. Kamal insiste sur le fait qu’il est prêt à débattre et à échanger avec ces députés qui attaquent son film, dès qu'ils le souhaitent. «Je suis sûr qu’ils n’ont pas vu le film. Qu’ils me disent alors qu’est-ce qui les dérange, qu’ils m’expliquent où se trouve la vision sioniste du film qu’ils dénoncent. Ils utilisent des informations fausses en affirmant que mon film a crée des agitations au Maroc et en Palestine. Ma tournée avec l’Institut Français et au Maroc a été un grand succès. Les salles étaient pleines. Les jeunes présents posaient des questions.», ajoute-t-il.
«Des choses plus importantes à résoudre !»
Cependant, ce qui choque encore plus Kamal Hachkar est de voir des députés représentants le peuple marocain dépenser autant d’énergie à s’attaquer à un simple film au lieu de s’attarder sur des questions plus importantes, citant notamment la situation des populations des villages reculés des montagnes de l’Atlas, qui chaque année doivent faire face à un hiver glacial, une saison difficile à supporter surtout pour les bébés et les jeunes enfants. «C’est tout de même hallucinant de dépenser plusieurs minutes à poser une question sur un film au Parlement alors qu’il y a des choses plus importantes à résoudre. Ils sont incapables de gérer les inégalités sociales du Maroc. Que proposent-ils alors pour redonner une dignité aux populations de ces villages reculés, pour leur construire des routes, pour leur donner du travail ? Ca, se sont de vraies questions à se poser», se demande-t-il.
Le film «Tinghir-Jérusalemen : les Echos du Mellah» sera en compétition au Festival National du film de Tanger aux côtés notamment des films «Les chevaux de Dieu» de Nabil Ayouch, «Zéro» de Nourredine Lakhmari. Frontieras de Farida Benlyazid ou encore «La lune rouge» de Hassan Benjelloun.