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Grand Angle

Etudes: Les migrants marocains, une force économique ?

Les résultats du sondage initié par le Centre d’études sociales, économiques et managériales (CESEM) sur l’évolution de la communauté marocaine à l’étranger en partenariat avec le site Yabiladi.com, sont publiés dans la Revue Economia N°6 de juin à septembre 2009 éditée par le CESEM. On y retient surtout que les attentes des MRE sont loin d’être satisfaites par les autorités marocaines. Détails!
Publié
Première étude de cette envergure, le sondage a eu lieu en ligne (www.yabiladi.com ou www.cesem.ma) entre le 10 mars et 30 avril 2009. Durant cette période il y eut 754 réponses valides. De la perception globale du Maroc, il ressort que 78% des répondants ont un attachement affectif et culturel contre seulement 15% qui se disent liés au Maroc par une obligation familiale. 5% sont indifférents, pour eux le Royaume est « un pays comme un autre », alors qu'une frange (6,7%) y voient un potentiel d'investissement. Ceci prouve en outre que les MRE investissent peu, même au sein de la classe moyenne.

En faisant une corrélation entre le degré d'attachement au Maroc et une propriété (Maroc ou pays d'accueil), on apprend que 65% se disent fortement attachés à leur pays d'origine alors qu'ils ne disposent pas de propriété nulle part dans le Royaume. Ceux qui sont par contre propriétaires dans le pays d'accueil déclarent être plus fortement attachés au Maroc. À ce niveau, on remarque aussi que contrairement à certaines pensées, les migrants qui ont un bien immobilier dans le pays d'accueil envoient plus d'argent que ceux qui ne sont pas propriétaires. 75% des migrants de ce profil envoient de l'argent régulièrement. Alors que 56% de ceux qui possèdent des résidences à la fois au Maroc et dans le pays d'accueil ne font jamais ou rarement de transferts.

L'indice d'attachement économique calculé par le CESEM prend en compte plusieurs paramètres allant de l'attachement aux fréquences de visites, aux transferts, au développement de projets... Ainsi en accordant à chaque choix des migrants, par exemple les usages et les types de transferts, une note favorisant la prise de risque, les chercheurs du CESEM arrivent à calculer l'indice d'attachement économique. Il en ressort que l'engagement vis-à-vis du Maroc est prudent. En d'autres termes, être très attaché à son pays d'origine n'est pas synonyme d'engagement dans les affaires et/ou activités économiques du pays.

L'étude montre que les déçus du système sont nombreux (75,5%) de même que ceux (85,7%) qui sont marqués de façon négative par l'administration marocaine. Pire encore! Les chantiers qui piétinent sont la lutte contre la corruption (75,3% des sondés), la transparence de l'administration 54,9%) et enfin l'indépendance de justice (32,8%).

Les transferts des MRE ont atteint en 2007, 57 milliards de dirhams soit 9% du PIB. Mais comme l'étude l'a conclut, les transferts d’argent ont une faible incidence sur le développement économique du Maroc. Les pouvoirs publics sont désormais prévenus. À eux de trouver d'autres créneaux pour faire participer pleinement la diaspora marocaine à l'essor du pays.

Qui sont les répondants?

Un grand merci aux 754 migrants Marocains qui ont répondu au questionnaire à 34 réponses fermées ou au choix élaboré par le CESEM. Ils sont majoritairement (83,6%) francophones résidant en France, en Belgique et en Suisse. La moyenne d'âge est de 34,3 ans avec une forte prévalence de la frange allant de 29 à 40 ans. Neuf répondants sur 10 (95%) sont de parents nés au Maroc alors que 33,7% sont de la deuxième génération (nés sur place). Enfin un peu plus de la moitié, 51% sont mariés et 88,6% sont des salariés.

Les résultats complets de l'étude sont téléchargeables au format pdf sur :
:: //www.yabiladi.com/docs/etudes_economia_yabiladi.pdf

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