Menu

Grand Angle

Libéralisation du marché du Hajj 2014 au Maroc : Des prix plus élevés et plus de choix ?

Un accord a été trouvé entre le gouvernement marocain et les agences de voyages privées pour l'organisation du Hajj 2014. La liste unique, que les agences appellaient de leurs voeux, a été adoptée. Ce système libéralise le marché du Hajj. Il devrait permettre une variété d'offres de services plus grande, mais son impact sur les prix reste inconnu.

Publié
/DR
Temps de lecture: 4'

A partir de 2014, le système marocain du Hajj sera complètement bouleversé. Le gouvernement a décidé, mardi 15 janvier, d’accepter la libéralisation et l’augmentation de la part de ce marché qui revient aux agences de voyages. Les 32 000 Marocains qui gagnent le droit, chaque année, de partir à la Mecque choisiront, désormais, entre le système public ou les agences de voyages privées après le tirage au sort et non avant, comme cela se faisait depuis 2007.

Révélé dès cet été par le Courrier de l’Atlas, la décision a été finalement actée avant-hier. La Commission royale chargée du pèlerinage a décidé d'adopter pour le système de la liste unique (circuit officiel et agences de voyage) pour l'inscription des pèlerins à partir de 2014 (1435 de l'hégire), rapporte la MAP. La décision a été prise, ou plutôt arrachée par la Fédération Nationale des Agences de Voyages (FNAV), l’été dernier

Liste unique 

Quelques temps auparavant, la FNAV avait appelé les agences de voyages membres à boycotter le pèlerinage de 2013. Un véritable bras de fer opposait depuis plusieurs années la fédération au ministère des Habous et des Affaires islamiques et au ministère de l’Intérieur, en charge de la partie publique de l’opération Hajj. Les agences de voyages ont enfin obtenu gain de cause : la liste unique.

«Dans l’ancien système, les agences de voyages ont vu la proportion de pèlerins qu’elles prenaient en charge baisser d’année en années. De 10 500 en 2007, leur nombre est passé à 3600 en 2013», explique Omar Sabri, secrétaire général de la FNAVM. Il ne s’agissait pas du nombre de pèlerins réduit et imposé par le ministère de l’Intérieur aux agences, mais bien du nombre de pèlerins qui choisissaient volontairement de partir avec une agence de voyage.

Des agences de voyages «labellisées»

Cependant, selon Omar Sabri, le système était ainsi fait qu’il défavorisait mécaniquement les agences de voyages. «Les gens devaient choisir entre faire le Hajj par le public ou par le privé sans savoir avec quelle agence de voyage ils allaient partir ni de quelles prestations ils allaient bénéficier», explique-t-il. Dans cette situation, il était plus simple d’opter pour le Hajj organisé par l’Etat. En 2013, encore, note le secrétaire général de la FNAV, «le tirage au sort pour le hajj de l’automne prochain a déjà eu lieu, les pèlerins ont déjà choisi s’ils partiraient par une agence ou par le public, mais la liste des agences de voyages agréées pour organiser le Hajj, elle, n’a pas encore été fixée !», insiste-t-il.

Pour 2014, les inscriptions sont ouvertes du 18 au 29 mars 2013, dans les arrondissements. Cette fois, les pèlerins ne choisiront pas d’amblée leur mode de voyage. Ce n’est qu’après le tirage au sort, les 17 et 28 juin, puis la publication des résultats, le 19 juillet, que les pèlerins sélectionnés pourront choisir entre le voyage public, dont le prix reste fixé plus bas que les prix du marché, et voyager avec une agence. «A ce moment là, la liste des agences labellisées par le ministère des Tourisme et celui des Habous, en collaboration avec la FNAV, aura déjà été publiée et les agences choisies auront eu le temps de préparer, de soigner et de tarifer leurs offres», explique Omar Sabri. Le choix de chaque pèlerin pourra donc se faire en toute connaissance de cause. La période d'encaissement des frais de pèlerinage, par le biais d'Al Barid Bank, a été fixée du 7 au 23 octobre 2013 pour les deux circuits. Une deuxième période d'encaissement aura lieu du 25 au 29 novembre 2013.

Des prix libres

Désormais, les agences de voyages pourront fixer les prix qu’elles veulent et varier autant de produits qu’elles souhaitent. Jusqu’ici, il existait trois catégories de prix qui augmentaient d’année en année. Quid en 2014 ? Les prix vont-ils augmenter ou baisser à la faveur de cette réforme du système ? Omar Sabri, bien dans son rôle, parie sur une baisse des prix. Le fait que les pèlerins aient désormais véritablement le choix de leur mode de voyage devrait renforcer la concurrence entre les agences sur la qualité de leur service et sur les prix.

«Dans l’ancien système les agences de voyage savaient si elles organisaient le Hajj de 3 à 6 mois avant l’opération. Il était déjà beaucoup trop tard pour acheter des chambres d’hôtels en Arabie Saoudite. Tout ce que les agences trouvaient à acheter était beaucoup trop cher. Les Saoudiens confectionnaient même des produits exprès pour les Marocains en fonction des prix fixes. C’étaient eux qui déterminaient nos marges ! , explique le secrétaire général de la FNAV. Désormais, les agences pourront commencer à acheter des chambres dès mars 2013 pour octobre 2014. Il sera beaucoup plus facile de négocier les prix.»

Baisse ou augmentation ?

Concurrence, arrivée précoce sur le marché saoudien, autant d’avantages dont bénéficient déjà d’autres marchés nationaux du hajj dans le monde. En France, la seule limite qui règlemente ce marché est le nombre de visas délivrés chaque année par l’Arabie Saoudite à une liste précise et limitée d’agences de voyages et d’associations. Dans ce contexte, qui ressemble donc beaucoup à ce qui va se faire au Maroc à partir de 2014 dans le secteur privé, les prix ne sont pas plus bas que ce qui se faisait jusqu’à aujourd’hui, au Maroc.

En France, les prix vont en moyenne de 5000 à 7000 euros, selon la chambre, quant au Maroc, avec l’ancien système, ils allaient de 41 900 DH à 97 000 DH, pour des offres de chambres comparables. Toutefois la comparaison entre ce que se fait en France aujourd’hui et ce qui se fera au Maroc à partir de 2014 reste limitée par les différences entre les deux pays (lignes aériennes, prix du billet d’avion, nombre de pèlerins …). L’avenir dira si la libéralisation du marché profitera aux pélerins ou aux agences de voyages. Pour l’heure, le ministère du Tourisme en collaboration avec la FNAV est en train d’établir le cahier des charges pour sélectionner les agences de voyages. Suivra un appel à participation.

Marché « noir » : Des visas à 30 000 DH

Chaque année des milliers de Marocains qui veulent faire le Hajj sont déboutés par le tirage au sort car le nombre de visas officiels octroyés par l’Arabie Saoudite au Maroc reste fixé à 32 000. Il existe, pour les plus riches d’entre eux, un marché noir bien connu : les visas « de complaisance » délivré par l’ambassade d’Arabie Saoudite. Ils se monnayent entre 25 000 et 30 000 DH.

No comment!!!
Auteur : kelly iris
Date : le 27 juin 2013 à 23h53
A chacun sa destination ,son parcours de pèlerin !!
.
Auteur : amir
Date : le 17 janvier 2013 à 19h43
l'article parle d'un club med?
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com