Une étudiante MRE à l’Université de Carthagène en Espagne vient d’achever son projet de fin d’étude sur l’immigration marocaine en Espagne. L’étude offre une analyse de l’évolution des migrants marocains dans le royaume ibère, avec un accent particulier sur le parcours de la gente féminine, rapporte Europa Press repris par plusieurs médias locaux.
Pilier économique de la famille
La première génération d’immigrées marocaines arrivait généralement en Espagne par le biais du regroupement familial. Elles allaient retrouver leurs maris partis à la recherche d’une vie meilleure. Sur place, elles étaient automatiquement à la charge de leurs époux, s’adonnant aux tâches ménagères en tant que femmes au foyer.
La nouvelle vague migratoire féminine par contre, arrive seule. Ce sont des femmes qui se veulent indépendantes et qui se lancent à la recherche d’un emploi, dès leur arrivée en Espagne. Et leur indépendance financière fait d’elles, dans bien des cas, le pilier économique de leurs familles. Ainsi, «tandis que les femmes qui arrivent dans le cadre d’un regroupement familial essaient de reproduire les mêmes formes de vie qu’au Maroc, celles qui arrivent seules essaient de participer au marché du travail», note Mlle Bouazzaoui. En effet, une étude sociologique réalisée en 2011 par le sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue Hassan Arabi, révélait que 58% des immigrées marocaines en terre ibère renoncent au mariage afin d’être plus à l’aise dans la recherche du travail et dans le soutien de la famille restée au Maroc.
Un éventail d’emplois cependant limité
Seul hic, soulève Fedwa Bouazzaoui, la migration féminine marocaine s'est trouvée affectée par des règles de spécialisation. En effet, tout comme les Européennes de l’Est sont majoritairement employées dans l'hôtellerie et les latino-américaines dans le service domestique, les marocaines sont plus embauchées dans le secteur agricole et plus particulièrement dans l’horticulture. Parfois le niveau de qualification de ces femmes leurs ferment les portes à de meilleurs emploi. Ainsi en 2007, 77% des marocaines résidant en Espagne travaillaient dans des emplois peu ou pas qualifiés.