Grand théâtre de Casablanca : Le projet suit son cours malgré les contestations

«Le projet suit son cours et n’a, à ce jour, pas connu de retard ou de contraintes», indique à L’Economiste une source après de Casa-Aménagement, maitre d’ouvrage délégué du projet «CasArts» pour la construction d’un théâtre à Casablanca sur la «place des pigeons». En effet, le permis de construire vient d’être délivré et les travaux de terrassement et de construction seront lancés en septembre 2013. En attendant, Casa-Aménagement a déjà entamé les préalables portant sur la démolition du bâtiment qui devrait abriter le complexe culturel.

Le futur théâtre de Casablanca sera le plus grand d’Afrique et du monde arabe. Il sera bâti sur une superficie de 24 000 m2 et sa porte principale donnera sur le place Mohammed V. Le complexe culturel disposera également entre autres d’une salle de spectacle [1 800 places], d’un black box [400 places], d’un auditorium [600 places], de salles de répétition, des commerces et autres services. La réalisation de ce projet nécessite un investissement de 1,4 milliards de dirhams mobilisés conjointement par le Conseil de la ville, le budget général de l’Etat, le ministère de l’Intérieur et le Fonds Hassan II.

«Non» à la destruction de la fontaine

Tout ceci est bien beau, mais seul hic : le méga projet de la ville occasionnera la destruction de la célèbre fontaine située à la place des pigeons et de nombreux Marocains ne le supportent pas. Depuis que l’annonce a été faite, de nombreuses voix se sont élevées contre la disparition de la fontaine de Casablanca. La dernière en date est celle de l’association Awlad L’Mdina (trad : Les enfants de la médina). «Nous sommes contre la destruction de la fontaine. Nous tenons à ce que ce monument soit maintenu à sa place compte tenu de ses valeurs historique et patrimoniale», indique le président de l’ONG, Moussa Sirajeddine.

L’association a lancé une pétition qui compte déjà plus de 6 500 signataires. Bien avant, plusieurs pétitions circulaient déjà sur les réseaux sociaux.

Le Conseil de la ville se défend

Selon le président du Conseil de la ville, Mohamed Sajid, il n’y a pas lieu de s’alarmer. En annonçant la construction du théâtre, les autorités avaient indiqué que la fontaine serait «déplacée». «Une deuxième fontaine sera construite devant le palais de justice», indique M. Sajid, soulignant que l’objectif est de réaménager l’actuelle place des pigeons, afin de faire d’elle «un espace public qui servira aussi à abriter des évènements en plein air sur une scène d’une capacité de 15 000 personnes.

Mais l’association Awlad L’Mdina ne prend pas la chose avec autant d’enthousiasme. «Le terme déplacement ne sert qu’à induire en erreur, car la fontaine n’a pas été montée pièce par pièce pour pouvoir la démonter et l’installer dans une autre endroit», relève M. Sirajeddine. Il est vrai que le réaménagement de la place Mohammed V n’a pas encore été finalement arrêté, le Conseil de la ville devant se prononcer prochainement, mais les autorités de la ville continuent de bien défendre l’emplacement choisi. Que décidera-t-il finalement ?